Fin de la saison cyclonique officielle
Aujourd’hui, vendredi 1er décembre, annonce la fin de la saison cyclonique officielle. Une saison particulièrement active, malgré les prévisions de la première heure, publiées en avril. Atypique est également un qualificatif à attribuer à cette saison qui vient de s’écouler, avec un démarrage précoce et un nombre très important de phénomènes qui se sont succédé dans l’Atlantique entre les mois d’août et d’octobre. Quasi du jamais vu !
Une saison que tous s’accordent à nommer particulièrement atypique, tant elle a bouleversé les modèles officiels de prévisions météorologiques, lesquels ont tous dû revoir leur copie entre leurs prévisions publiées en avril et celles publiées en août. Pour exemple, en avril, le National Hurricane Center (NHC), prévoyait 55 jours de tempête, il y en a eu 99 d’observés. 2 ouragans majeurs étaient annoncés avec 5 jours d’ouragans majeurs. Ce sont 3 ouragans majeurs qui ont été constatés générant une moyenne de 7.75 jours d’ouragan. De manière générale, l’énergie cumulative des cyclones tropicaux a été de 30% supérieure à ce qui avait été prévu par les modèles.
EN CAUSE, LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Des prévisions officielles donc très sous-estimées et mises à mal par de nouveaux facteurs principalement dus au réchauffement climatique : une température de l’eau dans l’Atlantique quasi toujours supérieure aux normales saisonnières (de 1° à 3°) ; un phénomène El Nino annoncé fort mais qui a finalement été moyen, ne générant pas les cisaillements attendus ; une mousson très active sur la côte ouest de l’Afrique. En clair, tous les ingrédients nécessaires à la formation de phénomènes majeurs.
Autre faits rares, une activité constatée précoce, avec dès le mois de juin 3 tempêtes nommées, dont une, Bret, approchant la catégorie 1 des ouragans (60 nœuds relevés) et un premier ouragan nommé (Don) courant juillet, alors qu’habituellement, les premiers ouragans naissent entre la fin du mois d’août et le mois de septembre. De même, les modèles officiels, dont le NHC et le modèle européen (ECMWF), ont suivi et monitoré dans l’Atlantique jusqu’à 5 à 7 phénomènes en même temps sur une période continue entre le début du mois d’août et la mi-octobre. Là aussi du jamais vu.
L’ARC ANTILLAIS RELATIVEMENT ÉPARGNÉ
Malgré cette activité extrême, et fort heureusement, aucun phénomène majeur n’a frappé les îles de l’Arc Antillais. Quasi tous, après avoir emprunté une trajectoire plein-ouest, sont remontés vers le nord à l’approche de l’Arc Antillais. Toutefois, la période a été très anxiogène pour les populations, car en permanence en alerte et à devoir surveiller et à se préparer à de nouveaux phénomènes sortis de l’Atlantique, dont les conditions étaient chaque fois favorables à son développement.
Des dégâts importants ont néanmoins été causés à l’île de la Désirade par le passage de la tempête Tammy, fin septembre. La Guadeloupe a elle aussi énormément souffert de la traîne du passage de cette tempête, qui a engendré des pluies diluviennes provoquant des inondations, des glissements de terrain, des affaissements de routes et autres écroulements de ponts, notamment dans le sud de la Basse-Terre et le sud de la Grande Terre. L’Etat de catastrophe naturelle a à la suite été déclaré pour les îles de la Guadeloupe et de la Désirade. Coté Saint-Martin, une période anxiogène a été vécue par la population dans l’attente du passage de la tempête Tammy qui a finalement dévié sa trajectoire au nord de l’île. C’est finalement l’ouragan Lee, qui courant septembre a remporté la palme des phénomènes, devenant un ouragan de catégorie 5, le plus intense de la saison et qui est venu frapper la côte ouest du Canada après avoir toutefois perdu de son intensité.
Les centres de prévisions météorologiques vont donc devoir adapter leurs modèles en fonction de ces nouveaux facteurs, le réchauffement climatique étant bien en marche, entrainant avec lui plus de formations de phénomènes et d’une plus forte intensité.