Skip to main content

L’Irma, il y a 1 an …

4 Septembre 2018

Il y a un an, jour pour jour, la population de Saint-Martin se trouvait dans l’angoisse de l’attente du phénomène climatique le plus puissant jamais enregistré de ce côté-ci de l’Atlantique : l’ouragan Irma, qui dans la nuit du 5 au 6 septembre 2017, dévastait le territoire, faisant onze victimes et mettant à terre de nombreux espoirs. Le bâti a été endommagé à 95%, dont 19.7% détruits et irréparables, impliquant un coût total des dommages assurés estimé par les compagnies d’assurances à 1,17 milliard pour la seule île de Saint-Martin.

Ce funeste anniversaire marque une rupture dans l’histoire de l’île. Il y a désormais l’avant et l’après Irma. Tout comme il y a eu l’avant et l’après Luis, l’ouragan qui frappait l’île de plein fouet le 5 septembre 1995. Cet ouragan Luis a marqué une rupture dans  les années vertueuses de la croissance de l’économie de l’île. En effet, depuis cette fin des années 1990, l’île de Saint-Martin a vu un renversement de la tendance de ses facteurs économiques, faisant plonger l’économie vers un point de non-retour. L’Irma a laissé une page blanche à réécrire. L’espoir réside alors dans les forces vives et la volonté politique de rebâtir les fondements d’une société vertueuse. Car la reconstruction de Saint-Martin est bien l’affaire de tous. 

NOUS NE SOMMES QU’AU DÉBUT DE LA RECONSTRUCTION

Une année pendant laquelle l’essentiel des sujets abordés par tous, y compris dans nos colonnes, sont en boucle autour de l’Irma. La douloureuse période d’urgence qui s’est étalée jusqu’au mois de décembre dernier, a ensuite laissé place aux problématiques rencontrées avec les compagnies d’assurances, puis la mise en œuvre de la reconstruction du territoire, avec tous les enjeux qui y sont afférents : l’économie et sa première ressource, le tourisme ; la sécurité du territoire ; le nettoyage de l’île et les enjeux environnementaux ; les moyens de financer la reconstruction ; le délicat sujet de la carte des aléas, du nouveau Plan de prévention des risques naturels (PPRN) et du plan de l’urbanisme qui devra s’y référer. 
Autant de sujets qui sont de véritables « millefeuilles », par la complexité des problèmes qu’ils engendrent, dont certains sont encore alourdis par le partage des compétences exercées entre la Collectivité et l’Etat. Quoi qu’il en soit, 1 an après le cataclysme, une chose est sûre, la reconstruction du territoire, tant dans son bâti que dans son économie, va prendre du temps. La page blanche qui est à réécrire en est seulement à son introduction. 

L’ÎLE MIROIR

Un an après l’ouragan, l’île reste le reflet de ce que l’on en fait. Les incivilités des populations et le peu de respect de l’environnement sont flagrants en cette période de reconstruction. Une prise de conscience collective que la nature n’est pas un dépotoir permettrait de redonner aux paysages toute leur splendeur. Et tant que cette prise de conscience collective n’aura pas lieu, les campagnes de nettoyage et les actions des bénévoles, si elles sont devenues indispensables, sont malheureusement vouées à l'échec. Un long travail d’éducation est à mettre en œuvre pour y parvenir. La cible reste la jeune génération, avec l’espoir que dans deux décennies la prise de conscience sera totale. Pour l’heure, il est difficile d’imaginer la pérennité de l’activité touristique sur un territoire dont les paysages sont aussi peu attrayants, tant ils sont jonchés de détritus.