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Grève à la Collectivité : stupeur et tremblements

Par Diane Pezeron-Dubois
21 Juin 2024

Alors que la grève des agents a débuté vendredi dernier, de nouveaux soubresauts ont eu lieu cette semaine, durcissant le mouvement social. Après une journée explosive ce mercredi, les syndicats l’assurent, ils ont obtenu satisfaction de la part de la Collectivité. L’actuel Directeur Général des Services, partira ce vendredi. La Collectivité est partiellement réouverte au public. 

Après la pluie, le beau temps ? C’est plutôt une véritable tempête qui s’est abattue sur les locaux de la Collectivité ce mercredi 19 juin. En grève depuis vendredi dernier, les syndicats demandaient, pour rappel, la démission du Directeur Général des Services, (DGS) Albert Holl. Parmi de nombreux reproches exprimés par les syndicats envers le DGS, l’incident survenu jeudi 13 juin qui a mis le feu aux poudres, brisant ainsi toute relation de confiance entre les deux parties (voir notre édition du vendredi 18 juin). Le président Louis Mussington s’était quant à lui exprimé sur un possible départ d’Albert Holl, en septembre, puis à la mi-juillet, propositions toutes refusées par les syndicats qui demandaient un départ immédiat. Depuis, les grévistes se sont installés devant les locaux de la Collectivité, ayant pour conséquence la fermeture totale de cette dernière au public.

Ce mercredi 19 juin, alors que les agents de la Collectivité entamaient leur quatrième jour de grève devant la Collectivité, une réunion d’urgence a finalement été organisée avec la direction de la Collectivité dans la salle des délibérations. De nombreux élus de la majorité, mais également de l’opposition ont pris place face au syndicat afin d’aborder la question de l’avenir du DGS. «Les négociations ont été complexes », assure Albert Blake, représentant de Uni-T 978. «Cela a débuté vers midi pour ne se finir que vers 20h », poursuit-il. Une réunion extrêmement importante où le Président et les syndicats ont débattu sur la situation actuelle et le potentiel départ d’Albert Holl.

UNE ALTERCATION MERCREDI

Alors que les nerfs sont tendus, les tensions ont atteint un nouveau palier ce mercredi, avec l’arrivée vers 15h devant la Collectivité de quatre individus, qualifiés par les syndicats comme des proches du président Louis Mussington. «Nous avons dû stopper la réunion pour descendre voir ce qu’il se passait avec les agents restés dehors. Nous avons été virulemment interpellés par des hommes, nous demandant de cesser le mouvement et de laisser le président tranquille », poursuit Albert Blake.

Si les participants n’en sont pas venus aux mains et qu’aucune victime n’est à déplorer, l’altercation, relayée de nombreuses fois sur les réseaux sociaux, témoigne de l’agitation chaotique devant la Collectivité. «Ils nous ont dit qu’ils avaient peur que le Président soit en danger, ils nous demandaient d’arrêter de le séquestrer », ajoute Albert Blake. Selon lui, les individus qui étaient par la suite une dizaine se sont réunis à l’écart des locaux. Le président Louis Mussington a quant à lui dû également descendre pour calmer la situation. «S’ils pensaient le Président en danger, pourquoi ne pas avoir prévenu la police ? », s’étonne le syndicaliste. «Cette intimidation ne prend pas ». Les syndicats assurent qu’ils prévoient de porter plainte.

DEPART DU DGS

Après cet épisode explosif, les deux parties se sont ensuite remises au travail des négociations avant de se mettre d’accord ; selon le syndicat et d’après le relevé de décision que nous avons pu consulter, le DGS doit quitter les services et toute responsabilité ce vendredi 21 juin. Sa fin de contrat est quant à elle maintenue en septembre et ne devrait pas être renouvelée. Pour le remplacer et assurer l’intérim, un nouveau DGS pourrait, selon les syndicats, être nommé en la personne d’Alex Richards, actuellement membre du cabinet du président. Une décision qui répond aux attentes des syndicats. «Nous sommes satisfaits, Alex Richards est en mesure de reprendre les négociations en cours, il semble connaître les sujets ». Les syndicats assurent pour autant rester sur leurs gardes et attendre la suite des négociations sur la carrière des agents, qui ont repris ce jeudi 20 juin. Interrogée par nos soins, la Collectivité n’a pas encore formulé de réponse officielle. Pour l’heure, les locaux de la Collectivité ont rouvert de manière partielle au public.    

Diane Pezeron-Dubois