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Infirmiers-anesthésistes en grève e lundi 17 mai

Par Ann Bouard
14 Mai 2021
Le Syndicat national des infirmier anesthésistes (Snia) a lancé un appel à une mobilisation nationale le lundi 17 mai. Un mouvement de grève qui sera également suivi à Saint-Martin par les huit Infirmiers Anesthésistes Diplômés d’État (IADE) de l’hôpital,soit 100% des effectifs. Les revendications à l’échelon national portent essentiellement sur une meilleurereconnaissance règlementaire, législative et financière du métier, mais au niveau local il convient d’en ajouter d’autres.
 
Les représentants du SNIA ont été reçus mardi dernier par Olivier Véran, par pure formalité car le ministre attend un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales, normalement en juillet, avant de prendre position. Mais cela fait maintenant plusieurs années que les IADE se battent pour la reconnaissance de leur profession. Ces auxiliaires de santé, hautement qualifiés, suivent un cursus de deux ans après les trois années initiales en école d’infirmier. Ils revendiquent également la reconnaissance de leur métier en pratique avancée afin de clarifier les responsabilités et le périmètre d’exercice de l’IADE. En effet, l’autonomie médicalement encadrée est déjà une réalité puisqu’il est courant qu’un médecin anesthésiste réanimateur supervise deux salles d’opération laissant la prise en charge du patient entièrement à l’IADE. Aucune profession paramédicale n’a actuellement ce degré d’autonomie et de responsabilité. Dans la majorité des cas, l’IADE travaille en étroite collaboration avec les médecins anesthésistes-réanimateurs, dans une relation de confiance et selon des protocoles bien définis afin de garantir des prises en charge sécurisées. A Saint-Martin, ils sont seuls, sans référents et doivent s’adapter à la valse des médecins remplaçants, avec plus ou moins de succès.

Un service sans chef
 
L’une des principale revendications des IADE de Saint-Martin est la nomination d’un chef de service d’anesthésie qualifié. Le poste est vacant depuis décembre 2019 et le médecin intérimaire qui a fait office de chef de service, gynécologue de son état, est parti à la retraite cette année. Une situation qui met le service en stand-by sur bien d’autres points. Sans personne pour diriger le service, celui -ci n’évolue pas, et n’est pas réaménagé conformément aux dispositions règlementaires qui le constitue.
 
Pas de médecins titulaires
 
Les IADE souhaitent également pouvoir travailler avec des médecins référents et que la direction de l’hôpital tienne compte de leurs mises en garde vis-à-vis de certaines pratiques professionnelles vécues. Faute de candidats, les quatre postes de médecin anesthésistes réanimateurs sont pourvus par des médecins remplaçants donc temporaires. Certains ne sont pas forcément formés aux besoins de l’hôpital qui requiert une grande polyvalence, n’ont pas fait de réanimation depuis longtemps ou ne respectent pas la règlementation qui garantit la sécurité des patients. Mais il arrive que ces médecins reviennent pour un second remplacement malgré tout.
Ces points ont été signalés par courrier à la direction, qui à ce jour n’a pas fait de réponse indiquent les IADE.
Ces derniers, soulignent également le manque de communication entre le personnel soignant et la direction.
 
La polyvalence, une évidence
 
Être reconnus pour leur polyvalence sur l’ensemble de l’établissement, notamment dans la prise en charge des patients COVID, fait également partie des attentes. En effet, en cette période compliquée pour tout le système hospitalier, ils sont de plus en plus sollicités, dans tous les services, et sont en première ligne pour les cas graves de patients Covid, dont ils assurent la prise en charge pour les intuber, les ventiler et les stabiliser jusqu’à ce que les équipes d’Evasan prennent le relais.
Les Infirmiers Anesthésistes de Saint-Martin ont sollicité un entretien avec la direction de l’hôpital ce vendredi et suivront le mouvement de grève lundi.
 
Ann Bouard