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Éric « Marine » Dansan s’est embarqué dans un projet fou, mais il a le vent en poupe et rien ne le fera changer de cap !

Par Jean-Michel Carollo
10 Octobre 2024

C’est l’histoire d’un petit garçon né du côté d’Arcachon, qui le jour de ses 14 ans s'est dit : « Plus tard je construirai moi-même mon propre bateau » sans se douter de ce qui allait suivre.

A l’âge adulte, il s’oriente vers les métiers de la mer, obtient un diplôme de mécanicien bateau, puis devient moniteur de jet-ski et passe une licence de conduite offshore. Il travaille ensuite dans le secteur de l’automobile, se spécialisant dans la réparation des moteurs toutes catégories, et un jour il décide de venir à Saint-Martin pour y rejoindre une de ses connaissances. À peine arrivé sur l’île, il se rend compte que l’on peut y faire des choses inimaginables à condition de savoir ce que l’on veut. Après s’être construit une solide réputation dans le milieu du nautisme saint-martinois (d’où son surnom de Éric « Marine »), il laisse germer dans sa tête une idée un peu folle: construire un bateau spécialement adapté à Saint-Martin.

Du rêve à la réalité

Comme dirait Albert Einstein : « Si l’idée n’est pas absurde, elle est a priori sans espoir » raison de plus pour Eric de s’y lancer à corps perdu. Son projet consistant à prendre ce qu’il y a de meilleur sur différents modèles de bateaux de la même catégorie, et de les mixer savamment pour obtenir un exemplaire presque parfait. Le voilà donc qui se plonge dans l’étude approfondie des coques de navires avec l’aide d’un ingénieur spécialisé avec qui il tire des conclusions parfois surprenantes, mais toujours enrichissantes. Il serait fastidieux d’énumérer ici des termes techniques peu parlants aux néophytes, et pas plus intéressant de s’attarder sur les fonds engagés par Eric Dansan, mais il avoue qu’il a souvent été sur le fil du rasoir sans pour autant atteindre le point de non-retour.

Entre les stages en Métropole nécessaires pour parfaire ses connaissances, il a vécu des moments de questionnement, mais sans jamais douter de l’issue de cette aventure. Il a fallu de nombreux essais pour valider le projet, il a fallu se battre pour passer les épreuves d’homologation, il a fallu surmonter des angoisses lors des premières mises à l’eau. Toujours est-il que le résultat est là : un bateau de 13m construit à la main dans l’atelier de la Savane par une petite équipe de 6 personnes (et générant une vingtaine d’emplois indirects). Le prototype est déjà vendu, le deuxième exemplaire en cours de réalisation, et le troisième a lui aussi trouvé preneur. C’est un véritable succès.

Impulse Boat : 100% saint-martinois

Mais quelle est donc cette fameuse particularité qui fait que l’Impulse n’est pas tout fait comme les autres ? Outre sa coque plus résistante, et ses aménagements optionnels, c’est sa hauteur tout simplement. En effet, tous les autres bateaux de la même catégorie ont une hauteur totale qui ne leur permet pas de passer sous les ponts du lagon lorsque ceux-ci sont fermés. Avec l’Impulse et son tirant d’air ne dépassant pas les 2,50m, « pani pwoblem » ça passe à n’importe quel moment. Fini les attentes interminables à se caler sur les heures d’ouverture pour pouvoir naviguer librement.

Eric « Marine » est un homme heureux grâce à ce modèle sorti de son imagination dont il peut caresser avec amour le moindre cm2 en affichant un sourire qui en dit long sur la satisfaction qu’il éprouve comme quelqu’un qui aurait enfin réussi à fabriquer le jouet ultime qui peuplait ses rêves de petit garçon.

Jean-Michel Carollo