350 000 euros versés aux compagnons bâtisseurs pour favoriser l’insertion professionnelle à Quartier d’Orléans
L’association des Compagnons Bâtisseurs a remporté un appel à projets national financé par l’État, et visant à accompagner les publics les plus éloignés du marché du travail sur l’île.
RÉUNIR TOUS LES ACTEURS AU MÊME ENDROIT
Nous en parlions il y a quelques semaines, l’association des Compagnons Bâtisseurs présidée par Maé Bridier espérait remporter l’appel à projets DEFFINOV, et ouvrir un tiers-lieu dédié à la formation, à l’insertion, et à l’innovation. C’est désormais chose faite. L’ensemble des acteurs du consortium étaient réunis hier autour du préfet délégué Vincent Berton pour la signature d’attribution du projet, dont les compagnons assurent le portage administratif: Initiative Saint-Martin, l’Adie, le GIEL, la CCISM, ainsi que l’organisme de formation FORE Iles du Nord. Leur rôle sera de proposer leur ingénierie pédagogique avec des parcours personnalisés, ou d’apporter une aide financière aux différents projets.
Une subvention de 350 000 € a été versée aux Compagnons pour une durée de trois ans : «Notre ambition est de constituer un incubateur au service de l’insertion sociale et professionnelle, explique Maé Bridier. Cela passe par le développement des qualifications, par des nouveaux modèles d’apprentissage, et par des formations innovantes, notamment dans le digital et le numérique.»
Les personnes en décrochage scolaire, sans qualification, et sans expérience professionnelle pourront donc désormais pousser les portes de l’association et bénéficier de conseils, de certifications ciblées, ou de formations sur-mesure :«Je suis très content que l’on ait ce type de projets à Saint-Martin, a exprimé Vincent Berton. On compte une cinquantaine de tiers-lieux sur l’ensemble du territoire national, mais il n’y en a que très peu sur l’île, ajoute-t-il. Ce sont des lieux d’accueil, de partage, et d’innovation, et ce n’est pas un hasard si celui-ci ouvre dans un quartier qui cumule des difficultés d’enclavement et d’isolement, et présente un taux de chômage de l’ordre de 40 à 50% ».
UN TAUX DE CHÔMAGE RECORD SUR L’ÎLE
En accueillant les jeunes et les moins jeunes, cet espace devra donc faciliter leur inclusion dans le tissu économique et social, grâce notamment à l’implication d’un milieu associatif particulièrement dynamique sur l’île :«Tout comme pour le projet Mangrove qui permettra à 100 jeunes Saint-Martinois de suivre un apprentissage dans la restauration à la Baie Orientale, ce tiers-lieu oeuvrera en faveur du recrutement des locaux par les entreprises, alors même que le taux de chômage sur l’île est de 30%, et que 2400 jeunes de moins de 25 ans n’ont ni emploi, ni formation. C’est donc un défi considérable», estime le préfet.
Vincent Berton en est convaincu, ne pas regarder la situation en face reviendrait à créer «une bombe sociale» et rendrait l’avenir incertain. D’autant plus que l’échec scolaire est un problème considérable à Saint-Martin, et donne aux jeunes le sentiment de partir perdants dans la vie :«Nous devons lutter contre cela, a-t-il souligné, en prenant en compte les personnes dans leur diversité, et en essayant de valoriser leurs points forts. Il faut donc sortir du seul moule de la réussite scolaire, et regarder la qualité intrinsèque de chacun.» Une adéquation avec les problématiques locales qui a donc permis aux Compagnons Bâtisseurs de remporter ce projet national sur le territoire.
Créer de la valeur, voilà l’ambition de ce tierslieu dont la première formation axée sur l’apprentissage débutera le 28 décembre, et qui devrait être pleinement opérationnel en février prochain.