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Une inquiétude exprimée majoritairement quant à l’avenir économique de Saint-Martin

21 October 2020
La CCISM a diligenté auprès de l’institut Qualistat, une étude permettant de mettre des données chiffrées sur l’impact de la crise sanitaire et du contrôle à la frontière sur le tissu économique local. Entre le 10 et le 22 août derniers, 430 entreprises présentant un échantillon représentatif des entreprises locales ont été questionnées. Qualistat a rendu son étude ces derniers jours et le verdict, certes prévisible, est sans appel : les entreprises locales ont exprimé majoritairement leurs grandes inquiétudes quant à l’avenir économique du territoire.
 
430 entreprises ont été questionnées pour cette étude, parmi lesquelles 81% ont moins de 5 salariés, ce qui est en rapport avec le tissu économique ; la majeure partie des entreprises locales étant des TPE, réalisant des chiffres d’affaires inférieurs à 100 000 euros. Près de 3 entreprises sur 5 ont cessé leur activité du fait du confinement et 3 sur 10 n’ont pas rouvert en sortie de confinement. 65% ont subi un effondrement de 50% de leur chiffre d’affaire pendant le premier semestre 2020 par rapport à la même période de l’année 2019.
 
80% des entreprises ont sollicité les aides gouvernementales
 
Cette étude révèle également que 4 entreprises sur 5 ont sollicité les aides gouvernementales mises en place pour accompagner les entreprises (81%), et c’est le dispositif d’activité partielle qui a été celui le plus sollicité, avec 32% des entreprises qui s’y sont engouffrés. En revanche le Fonds de solidarité et le Prêt garanti par l’Etat (PGE) ont rencontré un engouement limité, avec seulement 30% de l’échantillon des entreprises qui ont eu recours au Fonds de solidarité et 32% qui ont eu accès au Prêt Garanti par l'Etat (PGE). Les banques ont été peu sollicitées de manière générale, sauf par rapport à ce PGE. En conclusion, l’étude de Qualistat indique que l’éventail des mesures proposées n’ont satisfait que moyennement les dirigeants. En effet, seulement 28% des entreprises interrogées qui ont sollicité au moins une des mesures gouvernementales estiment que celles-ci sont adaptées à leur situation. Pour autant, 44% de ces entreprises affirment que ces mesures les ont aidés à passer la crise.
 
Près de 9 chefs d’entreprises sur 10 estiment que le contrôle aux frontières a encore plombé leur activité
 
Toujours considérant l’échantillon de 430 entreprises, si 1 entrepreneur sur 2 estime que ce contrôle à la frontière a été justifié d’un point de vue sanitaire, ils sont près de 9 sur 10 à indiquer que cette mesure prise, alors que la phase de déconfinement était en œuvre, est venue encore aggraver leur situation. Pour 75% d’entre eux, cela a eu un impact sur leur clientèle, pour 43% cela a généré une absence d’activité, et 35% ont indiqué avoir rencontré des difficultés d’approvisionnements de marchandises.
 
Encore de nombreuses entreprises fermées
 
De manière générale, l’économie de Saint-Martin essentiellement portée par le tourisme et déjà mise à mal depuis le passage de l’ouragan Irma en 2017, puis par la crise du PPRN, a subi de plein fouet cette nouvelle crise sanitaire. L’activité économique n’a pas encore repris et de nombreuses entreprises n’ont pas pu encore rouvrir, faute de touristes sur l’île ou de défaut de clientèle en général. Et 46% des entreprises qui ont rouvert indiquent ne pas avoir recouvré leur niveau d’activité d’avant la crise.
La mesure de contrôle de la frontière s’est avérée pénalisante pour les entreprises de la partie française, notamment celles qui relèvent du commerce, de l’hébergement et de la restauration. Elle est venue enrayer les échanges commerciaux, les déplacements des citoyens et des salariés mais aussi des clients potentiels en provenance du côté hollandais et a été vécue par les chefs d’entreprise comme un obstacle à la relance de l’activité économique plus que comme une protection sanitaire contre la recrudescence de l’épidémie.
 
Moral en berne des chefs d’entreprises
 
Qualistat conclut son étude en indiquant que l’inquiétude, l’angoisse et la méfiance, l’emportent largement sur l’optimisme et la confiance. Quatre dirigeants sur cinq se disent inquiets pour l’avenir de leur entreprise. Les chefs d’entreprise redoutent une baisse de CA, une baisse de la fréquentation touristique pour la prochaine saison et à un degré moindre une nouvelle catastrophe (climatique ou sanitaire) qui pourrait sonner le glas de leur entreprise. Si la situation de leur entreprise est majoritairement préoccupante, les perspectives pour l’activité économique de Saint-Martin le sont encore plus aux yeux des dirigeants interrogés. Ils sont en effet 87% à mettre en avant leur inquiétude pour la situation économique de leur territoire.