Marina Royale : la prise de conscience des dangers doit être collective
La Marina Royale qui a alimenté les colonnes de la presse avec la grogne des commerçants depuis le mois de février, est à nouveau tristement sur le devant de la scène. Samedi, un incendie a ravagé plusieurs bâtiments, endommageant les locaux d’une société et détruisant entièrement la boutique Bubble Shop et le restaurant la Main à la Pâte.
Le feu s’est déclaré vers 15h samedi et sa propagation a été très rapide. Il aura fallu l’intervention de 11 sapeurs-pompiers et le déploiement de trois lances à incendie pour le maîtriser. Plusieurs foyers couvant, ce n’est qu’à 20h20 que le sinistre a pu être totalement circonscrit.
Plusieurs signalements de commerçants avaient été faits, indiquant la fréquentation des lieux par des sans-abri, mais aucune confirmation sur l’origine de l’incendie n’a encore été communiquée par les forces de l’ordre. Une enquête est en cours. Pour Yann Lecam, président de l’AEC (association des commerçants de Marigot) « ce drame n’est pas un accident, mais le résultat d’une inaction que nous dénonçons depuis trop longtemps ».
La Marina Royale est en effet toujours dans l’attente qu’un prestataire soit désigné pour assurer sa gestion et son entretien. Si les commerçants de Marigot avaient pourtant reçu l’écoute du Préfet fin mars pour faire avancer les choses, rien ne semble avoir bougé du côté de la Collectivité. Une DSP (délégation de service public) devait déjà être lancée en 2024, mais lors du conseil territorial de mars, son entrée en vigueur a été annoncée au 1er janvier 2026… dans 10 mois ! Les caméras de surveillance, elles, devraient être installées d’ici le mois de juillet.
Dans l’attente l’AEC a décidé de se mobiliser pour accompagner les commerçants sinistrés et a lancé un mouvement citoyen. Par ailleurs son président a adressé une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur et au ministre délégué à l’outre-mer, pour alerter les pouvoirs publics, pour dénoncer le laxisme en matière de gouvernance, exiger des réponses concrètes et une prise de conscience collective.
Pour Sylvie et Vincent, de Bubble Shop, c’est un véritable coup dur. Une cagnotte Leetchi a été créée en ligne dès le samedi soir pour leur venir en aide. Les dons collectés leur seront remis vendredi prochain.
