Renouvellement de la flotte dans les départements d'Outre-mer
Au mois d’octobre 2017, la Commission européenne adoptait une communication pour un partenariat stratégique renouvelé et renforcé avec les RUP (Régions ultrapériphériques) de l’Union européenne. Une mesure qui envisage l’octroi d’aides d’Etat en faveur de la construction de nouveaux navires de pêche dans les RUP concernées.
Des responsables des ministères des Outre-mer et de l’Agriculture et de l’Alimentation ont donné une mission au Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, ainsi qu’à l’inspection générale des affaires maritimes, concernant le renouvellement de la flotte de pêche dans les DOM.
Après avoir rencontré les différents protagonistes, aussi bien administratifs, politiques que professionnels, dans les cinq départements d’outre-mer, les membres de la mission ont acquis la conviction que la mise en œuvre d’un tel dispositif est indispensable. Il en ressort également que la profession dans les DOM est vieillissante et que les flottilles obsolètes devront être remplacées afin d’intéresser des jeunes à la profession de pêcheur.
Il résulte de cette mission que des principes communs devraient être appliqués, notamment que les plans d’action devraient être départementalisés et adaptés à chaque situation locale, que les types de navires devront être adaptés aux besoins locaux, mais aussi qu’il est nécessaire d’opérer un renforcement général de la politique de contrôle, ou encore qu’il faut avoir des bateaux qui permettent des redéploiements vers des ressources pélagiques ou peu exploitées.
Au vu de ces principes communs, le renouvellement de la flotte devrait concerner principalement les navires de moins de 12 mètres, car les DOM ne disposent pas de la ressource humaine pour armer des bateaux plus importants. Ces embarcations, munies ou non de palangres, devraient être aussi adaptées à la pêche des ressources pélagiques.
UNE FLOTTE QUASIMENT DÉTRUITE À SAINT-MARTIN
Concernant Saint-Martin, la flottille de pêche a été détruite par le cyclone Irma. 15 navires de type « saintoise » sont inscrits dans le fichier flotte et ce sont en moyenne des embarcations âgées de 20 ans, de 8 mètres de longueur, avec une jauge de 4 tonneaux et équipées d’un hors-bord de 115 cv.
Il apparaît qu’une pêche informelle importante est aussi menée par une quarantaine d’autres bateaux. Par ailleurs, il n’existe aucune déclaration de capture, mais il est estimé qu’il y a 200 tonnes de poissons pêchés, pour un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros.
Le cyclone Irma a détérioré la quasi-totalité des navires, et seulement trois sont toujours en état pour continuer l’activité de pêche selon les résultats de la mission. Dans l’immédiat, les démarches pour l’indemnisation du préjudice causé par le cyclone Irma sont en cours.
Le plan d’actions mené par la mission comporte des principes généraux qui sont applicables à l’ensemble des départements d’outre-mer. Ce plan devra, également, être décliné localement pour satisfaire aux spécificités de chaque département.