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Déploiement de Free Caraïbe : pas encore au point pour les IDN

31 May 2022
Annoncée depuis 2017, l’arrivée de l’opérateur téléphonique Free semble ne plus être l’Arlésienne et fait ses premiers pas dans les Antilles françaises. Le 17 mai dernier, Xavier Niel, le fondateur et actionnaire principal d’Illiad, maison-mère de Free Mobile, était en Martinique pour le lancement de son offre, « 6 fois moins cher que les offres concurrentes ».
L’opérateur déploie Free Caraïbe et propose, comme à son accoutumée, un abonnement défiant toute concurrence, sans engagement et au prix de 9.99€ par mois, un forfait incluant 120 Go de datas, des appels, SMS et MMS illimités « dans la zone locale » et proposant de surcroît 25 Go en roaming depuis 40 destinations. Xavier Niel expliquait sa stratégie lors d’une conférence de presse tenue à Fort-de France en Martinique le 17 mai dernier, qui consiste à « développer la meilleure couverture réseau et à éradiquer les zones blanches. Pour ce faire, Free Caraïbe a développé son propre réseau et a investi 100 millions d’euros. L’opérateur indiquait par ailleurs souhaiter «assurer la continuité territoriale en proposant sur ces territoires des offres simples, généreuses, innovantes et à des prix attractifs, au bénéfice des consommateurs, comme le fait Free Mobile en métropole. Le Groupe entend ainsi «mettre un terme aux discriminations tarifaires qui existent aujourd’hui entre les Outre-Mer et la métropole et que rien ne justifie. »
Pour l’heure, et plus de 5 ans après les premières annonces, l’objectif pour l’opérateur est un lancement de son forfait de manière simultanée dans les 5 DROM concernés, à savoir la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Plusieurs points de vente ont été récemment ouverts en Martinique et Guadeloupe.
 
Pas encore de points de vente à Saint-Martin et Saint-Barthélemy
 
S’agissant de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, les sites mobiles sur lesquels Free déploie son réseau sont actuellement gérés par Madiacom, une co-entreprise fondée avec Digiciel. L’annonce du partenariat remonte à juin 2020, Iliad déclarait alors que cette société « détiendra le réseau de téléphonie mobile, à savoir les infrastructures et les équipements actifs, pour le compte des deux groupes dans la zone Caraïbes et en Guyane française ». S’il est d’ores et déjà possible de se connecter au réseau Free Caraïbe à Saint Martin et St Barthélemy, et de souscrire à un abonnement, l’opérateur n’a pas encore lancé officiellement ses offres locales dans ces territoires, et aucun point de vente local n’est pour l’heure habilité à vendre des abonnements.
 
Et quid du partage de réseau avec la partie hollandaise ?
 
Contacté par nos soins, le service clientèle de Free Caraïbe n’était pas en mesure de communiquer de date pour l’ouverture de ces points de vente dans les deux Iles du Nord, ni d’indiquer la stratégie qui sera déployée eu égard au pays voisin et ami, Sint Maarten. En effet, du fait de sa particularité d’île binationale, les opérateurs de la partie française ont mis en place des partenariats avec leurs homologues de la partie hollandaise pour le partage des réseaux, permettant un basculement automatique sans frais sur un autre réseau de la partie hollandaise. Les clients peuvent ainsi passer et réceptionner des appels sans surcoûts de roaming. Free Mobile Caraïbe n’a pas pour l’heure communiqué sur ce sujet d’importance pour l’île de Saint-Martin.
Pour mémoire, dans le cadre du déploiement de la 4G sur nos territoires, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) avait attribué en septembre 2017 à Free Mobile des fréquences de téléphonie pour les territoires des Antilles françaises. La mise en œuvre opérationnelle de l’accord et le déploiement de ses offres en association avec Digicel, devaient débuter avant fin 2020. En octobre 2021, constatant aucun démarrage de cette mise opérationnelle mais attribuant cependant des retards au passage de l’ouragan Irma (septembre 2017), puis à la crise sanitaire (depuis 2020), l’ARCEP mettait en demeure Free Mobile de commencer « sa mise en œuvre opérationnelle de l’accord et le déploiement de ses offres en association avec Digicel », au 31 décembre 2021, sous peine de perdre les fréquences de téléphonie attribuées. Cette mise en demeure de de l’ARCEP prévoyait qu’au 31 décembre 2021, « Free soit un accès téléphonique et un accès mobile à très haut débit à 50% des populations de Guadeloupe et de Martinique, 30% en Guyane et 75% à Saint-Martin et Saint-Barthélemy ».