Une lettre remise à la ministre des Outre-mer
Le Collectif des parents délégués des écoles de Grand-Case ne compte pas lâcher le morceau concernant la situation des écoles Ghislaine Rogers et Elie Gibs. D’autant que les réponses fournies par les responsables de la Collectivité n’apportent aucune solution concrète et que d’autres écoles comptent rejoindre le mouvement de contestation.
Lundi matin, alors que les parents d’élèves se concentraient devant l’Hôtel de la Collectivité, il y a eu une rencontre avec la vice-présidente en charge de l’éducation, Annick Pétrus et Mme Gibbs, la présidence du CTOS (Comité territorial des œuvres sociales) afin « de prendre connaissance de nos revendications ». Une rencontre matinale que les parents n’ont pas jugée satisfaisante.
L’après-midi du lundi, les parents d’élèves ont rencontré la ministre des Outre-mer, et lui ont remis un compte-rendu de leur rencontre avec la vice-présidente en charge de l’éducation.
Selon le courrier remis à la ministre Annick Girardin, en matière d’éducation, « la priorité de la Collectivité est subdivisée en plusieurs niveaux en fonction du passage d’examens ; lycée, collèges, puis le primaire pour l’apprentissage de la lecture (…) La maternelle étant la dernière priorité au motif que, selon la loi française, la scolarisation des enfants n’est pas obligatoire avant 6 ans.
LE COURRIER SE PERD DANS LES COULOIRS DE LA COLLECTIVITE
La vice-présidente a précisé « que la décision de répartir les enfants en maternelle, dans les écoles primaires, est une initiative de la Collectivité pour maintenir un accueil scolaire ». Mais les parents considèrent que la Collectivité n’a rien mis en place pour que ce transfert se fasse dans des conditions décentes, laissant ainsi à la charge des établissements la gestion de cet accueil.
D’autre part, Annick Pétrus « a précisé, à plusieurs reprises, qu’elle n’avait pas été informée de la tenue de l’assemblée générale extraordinaire. Une affirmation contredite par le personnel administratif de l’école qui affirme « avoir envoyé un e-mail à chacun des directeurs et élus convoqués. Avoir envoyé une lettre officielle de convocation par coursier » et « remise en mains propres » selon « la procédure habituelle d’échange entre l’école et la Collectivité ».
DES TRAVAUX EFFECTUES PAR LES MILITAIRES
La vice-présidente a évoqué des réparations effectuées par la Collectivité sur quatre salles de classes de la primaire, alors qu’en réalité, « les réparations ont été effectuées bénévolement par l’armée, sur deux classes et la bibliothèque ». Des salles inutilisables à ce jour, car des trous dans la toiture n’ont toujours pas été réparés par la Collectivité.
L’armée souhaitait réparer l’école maternelle de Grand-Case, sous condition que la Collectivité mette à disposition du matériel, ce qu’elle avait accepté. Le jour des travaux, les militaires se sont retrouvés dans une école maternelle sans aucun matériel, contrairement à ce qui était prévu ».
Annick Pétrus a affirmé au Collectif de parents « que la Collectivité n’a pas encore touché d’argent, ni des assurances, ni du gouvernement français pour la reconstruction des écoles ». Par ailleurs, les parents considèrent que la vice-présidente bénéficie d’un cumul de fonctions ; enseignante, directrice d’école et élue responsable de l’éducation, « nous doutons sérieusement qu’elle puisse assumer et honorer correctement ses trois fonctions ».
LA SAISON CYCLONIQUE ARRIVE
Il a été proposé à Mme Pétrus d’utiliser des conteneurs dans les écoles pour stocker et mettre en sécurité le matériel pédagogique, celle-ci a affirmé « qu’en 5 mois, la Collectivité n’a pas trouvé de conteneur… ».
La vice-présidente a mentionné que la Collectivité a perçu 850 000 euros de dons, partiellement fléchés, et que la part libre d’usage avait été utilisée pour aider la population dans le besoin, « sans que l’on connaisse la réelle allocation de ces ressources », estime le Collectif.
L’élue s’est engagée à communiquer une fois par mois, par e-mail, avec le Collectif pour les informer de la situation. Les parents d’élèves des deux écoles de Grand-Case notent « qu’une discordance manifeste entre les affirmations de Mme Pétrus (…) et la réalité des faits, nous fait douter de leur sincérité et perdre confiance dans nos élus ». Les parents souhaitent que des décisions concrètes soient prises, appliquées, et contrôlées par le gouvernement français, afin de faire évoluer rapidement la situation qui se détériore chaque jour un peu plus ».