Des niveaux d’échouage encore jamais atteints !
Récurrent, ce fléau polluant massivement nos côtes s’était fait plus discret depuis ces derniers mois. Hélas, le phénomène d’échouage des sargasses est à nouveau bien présent sur le territoire, d’une ampleur jamais observée jusqu’alors.
Préfecture et Collectivité réunissaient conjointement une conférence de presse vendredi après-midi pour évoquer les mises en œuvre des différents dispositifs afin de minimiser l’impact de ces algues brunes.
Mais hormis un ramassage à terre et dans la mesure du possible avant leur pourrissement, les moyens restent pour l’heure limités. La préfète Anne Laubies annonçait toutefois que le gouvernement semblait « avoir pris en considération l’ampleur du phénomène, en impliquant plusieurs de ses ministères dans la lutte contre le fléau : La santé, l’Intérieur, l’écologie et le développement durable ». Un chargé de mission « sargasses » a également été nommé afin de coordonner les services de l’Etat.
Un lieutenant de la sécurité civile en renfort et un effort financier de l’Etat
Parmi les moyens octroyés, le gouvernement a dédié cinq personnels de la Sécurité civile, dont un qui sera en renfort à Saint-Martin pour une période de un mois, le lieutenant Steve Williaume. Anne Laubies informait par ailleurs que l’Etat avait débloqué 3M€ pour l’ensemble des îles françaises, sans toutefois préciser le montant qui sera alloué pour les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Un montant qui devra être fonction des investissements en matériels et en moyens humains nécessaires. Des brigades vertes comptant environ 25 personnes vont à nouveau être constituées, à travers une association d’insertion. Et le RSMA de Guadeloupe devrait également venir prêter main forte.
Objectif : le ramassage avant le pourrissement
Via des images satellites et des drones, l’objectif est de pouvoir prévoir les échouages dans les 3 à 5 jours afin que les brigades vertes et autres moyens humains déployés soient prêts au ramassage dès l’arrivée des radeaux, évitant ainsi qu’elles deviennent pestilentielles en séchant et prévenir le risque de formation d'hydrogène sulfuré (H2S) et son odeur caractérisée d’œuf pourri. Egalement sur le front, l’Agence Régionale de Santé (ARS) effectue des relevés quotidiens des taux d’hydrogène sulfuré. Des taux de concentration qui selon l’ARS ne dépasseraient pas 1 ppm (partie par million), alors que le seuil de dangerosité pour la santé publique avoisinerait 5 ppm.
Un coût de 45000 euros pour la COM
La Collectivité a mis en œuvre ses interventions quotidiennes depuis le 14 avril dernier sur les plages de tout le littoral de la côte est (Oyster Pond, Galion, Mont Vernon, Baie Orientale, Cul de Sac. Des ramassages qui se sont concentrés cette dernière semaine sur la zone de la Baie de Cul de Sac, en prévision de l’événement du Fish Day. « 45 000 euros ont été à ce jour consacrés au ramassage des algues brunes », annonçait le président Gibbs, qui précisait que cette dépense venait grever le budget prévu pour le nettoyage de l’île. Un appel d’offre a également été lancé pour la location ponctuelle du matériel de ramassage.