Sargasses : de lourdes conséquences pour le territoire
Toute la côte est de l’île est fortement impactée par l’arrivée très massive de l’algue brune depuis une semaine, dégageant des gaz nauséabonds d’hydrogène sulfuré. Entre désagréments sur les populations, conséquences économiques et environnementales, le fléau des sargasses est sur tous les fronts !
Des images désolantes d’accumulation de sargasses font la une de tous les médias locaux et alimentent les réseaux sociaux. C’est une véritable invasion à laquelle nous assistons, et les mesures prises par la Collectivité et par l’Etat sont selon « les moyens du bord ».
Si le ramassage est dévolu à la Collectivité, la Préfecture qui gère la compétence de l’environnement, suit de près le phénomène. Le service environnement de la Collectivité est à pied d’œuvre, tout en étant bien conscient que le seul ramassage effectué par les brigades vertes n’est pour l’heure plus suffisant face à l’ampleur du phénomène. « Nous mettons en place les mêmes actions qu’en 2015, avec des entreprises qui ont des moyens matériels mécanisés permettant d’aller plus au large de la plage et de récupérer les algues en les rabattant sur la côte. Les demandes de devis sont en cours et nous devrions être en mesure de faire cette opération dans les tout prochains jours », nous explique-t-on à la Direction de l’Environnement du Pôle Développement durable, précisant que les priorités sont placées sur les plages publiques des quartiers de Cul de Sac, du Galion, de Mont Vernon et de Coralita. Sur les plages de la Baie Orientale le ramassage revient aux restaurateurs présents sur site. La Préfecture est par ailleurs en phase de reconduire les « contrats aidés » dont jouissent les personnes qui forment les brigades vertes et de renforcer la durée de la présence pour les actions de ramassage. Des contrats qui devaient prendre fin en août prochain. L’Etat a par ailleurs financé l’acquisition d’un camion qui va venir en renfort pour le ramassage des quantités d’algues brunes.
L’activité économique de Pinel arrêtée
Au niveau de l’embarcadère de Pinel, le ponton sur lequel s’accostent les bateaux des passeurs n’est plus praticable : les nappes de sargasses sont présentes une vingtaine de mètres au-delà du ponton. Ce qui a pour effet de causer des dégâts matériels sur les moteurs des bateaux.
Les passeurs de Pinel ont donc pris la décision ce week-end de stopper toute activité. Entraînant de fait, et faute de clientèle arrivant sur l’îlet, la fermeture temporaire et pour une période indéterminée des deux restaurants de l’îlet Pinel. Une première conséquence économique directe du fléau des sargasses en cette période, certes dite de basse-saison, mais qui jouit toutefois d’un tourisme caribéen et familial. Et les conséquences indirectes sur le tourisme ne devraient pas tarder à se faire sentir, du fait d’une très large diffusion sur les réseaux sociaux des images de nos plages engluées sous les algues… Des résidents vivant aux abords des zones fortement touchées commencent à s’organiser pour mener des actions et faire entendre leur voix. Ainsi une page Facebook SOS Sargasses a-t-elle été créée, et outre les informations qui y sont relayées, en termes de santé et de conséquences sur l’environnement et l’économie de l’île, le ton commence quelque peu à monter évoquant des opérations coup de poings qui pourraient être menées afin que les pouvoirs publics prennent sérieusement en compte le problème.