Agression sexuelle en réunion à Saint-Barthélemy : 1 an et 2 ans de prison ferme pour les coupables
Celle que nous avions nommée Marie dans le récit de cette sordide affaire d’agression sexuelle qui s’est passée dans la nuit du 5 au 6 septembre 2020 (lire notre édition du 28 mars dernier), devrait être soulagée et pourrait enfin parvenir à tourner la page. Elle a été reconnue victime par le tribunal et ses deux agresseurs coupables. Ils ont écopé de 4 ans et 3 ans de prison ferme, dont deux ans avec sursis pour chacun.
Dans l’affaire de l’agression sexuelle en réunion qui s’est déroulée à Saint-Barthélemy dans la nuit du 5 au 6 septembre 2020, tout l’enjeu des débats qui se sont tenus en mars dernier au tribunal de Saint- Martin, portait sur la reconnaissance du consentement ou pas de la jeune femme. Peu de preuves avérées, à l’exception de photos témoignant d’ecchymoses et de bleus sur des parties du corps de la jeune femme ; une victime qui était sous l’effet d’un « trou noir » pendant la période de l’agression ; une enquête bafouée dès le début et qui s’avérait avoir été surtout à charge de la victime ; deux hommes, sapeurs-pompiers volontaires au moment des faits, qui arguaient un consentement mutuel… Seules plusieurs expertises médicales et psychologiques révélant d’importants troubles post-traumatiques, semblaient être au crédit du dossier de la jeune femme, reconnue par ailleurs par l’ensemble de son entourage comme une personne réservée et timide, voire introvertie. Marie ayant perdu la mémoire des événements qui se sont déroulés cette nuitlà, les débats ne se sont finalement tenus qu’autour de la parole de l’un des prévenus, l’autre ne s’étant pas présenté à la convocation du tribunal.
COUPABLES !
Dans sa décision rendue hier, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur et dans son verdict a reconnu la culpabilité de ces deux hommes et a prononcé une peine de 4 années de prison ferme, dont 2 année avec sursis pour celui qui était absent lors des débats et dont le rôle dans l’affaire semblait majeur. Son compère, qui vit toujours à Saint-Barthélemy et qui était présent lors du procès, a écopé quant à lui de 3 années de prison ferme, dont 2 ans avec sursis. Pour ce dernier, le tribunal n’a pas prononcé de mandat de dépôt et le juge d’application des peines pourrait envisager le port d’un bracelet électronique. Les deux individus seront inscrits au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, le FIJAIS. Enfin, le tribunal a reçu la constitution de partie civile et les deux hommes jugés coupables sont condamnés à payer solidairement 10 000 € pour les dommages moraux et physiques causés à la victime, 10 220€ pour les réparations financières et 2500 € au titre de l’article 4751 du code de procédure pénale.
UN JUGEMENT SALUTAIRE POUR LA JEUNE FEMME
Pour mémoire, la soirée du 5 septembre 2020, après ces longs mois intenses et anxiogènes dus à la crise sanitaire, Marie, infirmière au centre hospitalier de Bruyn, se rend à une fête où se retrouvent amis et collègues de travail, dont des sapeurs-pompiers volontaires. Marie, d’ordinaire réservée et timide, s’est retrouvée embarquée par deux hommes dans un traquenard où elle a été abusée sexuellement, d’abord dans une piscine, puis dans l’appartement de l’un des deux individus. Souffrant d’un grave traumatisme, Marie est plongée dans un trou noir pendant le déroulé des événements. A-t-elle été droguée ? L’enquête n’aura pas pu le déterminer, car Marie, dans le déni et le traumatisme ne s’est rendue à la gendarmerie qu’un mois après les faits.
Marion Tillard, l’avocate de Marie, nous confiait hier être satisfaite et soulagée de cette décision rendue par le tribunal qui a reconnu les deux individus coupables, réhabilitant sa cliente en tant que victime. Une décision importante qui était attendue depuis plus de deux ans par Marie pour tenter de tourner la page et parvenir à se reconstruire.