Accéder au contenu principal

Agression sexuelle lors d’un massage : relaxe !

Par Ann Bouard
23 Décembre 2024

L’affaire avait été jugée en octobre dernier, en présence de la victime seulement. Le prévenu, touriste ukrainien résident au Canada, avait mandaté un avocat pour sa défense. Dans ce type d’affaire, sans témoins, c’est la parole de l’agressée contre celle de l’agresseur présumé… un véritable dilemme de magistrat.

Pour mémoire, les faits s’étaient déroulés en janvier 2023 dans un établissement de luxe de l’île. Lors du massage qu’elle prodiguait à l’un des clients de l’hôtel, la jeune masseuse indique avoir fait l’objet d’attouchements et subi les assauts de l’homme qui l’aurait embrassé de force et lui aurait proposé 500€ pour un « extra ». Elle avait malgré tout assuré sa prestation jusqu’au bout, se disant dans un état de sidération l’empêchant toute autre réaction. L’accusé par la voie de son avocat avait alors indiqué lors de l’audience qu’il y avait un malentendu et que ces gestes et propos avaient été mal interprétés. Il avait avant son départ de l’hôtel laissé une lettre d’excuse et 100 € de pourboires. L’incident a perturbé la vie de la jeune femme qui a depuis abandonné son métier de masseuse.
Se portant partie civile, elle avait réclamé 14000 € pour souffrance endurée, perte de chance professionnelle, réparation fonctionnelle et préjudice sexuel et 2500 € pour frais de justice. Le ministère public lors de son réquisitoire avait requis, en l’absence de preuves et de témoins, une peine de trois mois de prison assortis du sursis.
Le tribunal a annulé le procès-verbal aux fins d’expertises psychiatriques, et a relaxé l’homme et débouté la jeune femme. 

Ann Bouard