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Deux ans fermes pour un braquage dans une supérette

Par Diane Pezeron-Dubois
5 Mars 2024

M.S comparaissait ce vendredi 1er mars pour une affaire de braquage au sein d’une supérette de Sandy Ground. Il a été condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis et transféré à la Maison d’arrêt de Basse-Terre.

Le 24 février 2024, deux individus se rendent au sein d’un commerce de proximité à Sandy Ground, camouflés et armés. À l’intérieur, la tenante du supermarché les aperçoit et s’enfuit immédiatement hors du commerce. Les deux individus ont ainsi récupéré le fond de caisse : environ 500 euros ont été dérobés. M.S a été interpellé le 28 février, soit quatre jours après les faits. La raison? Grâce à la vidéosurveillance et aux réseaux sociaux, plusieurs éléments vestimentaires ont permis aux autorités de reconnaitre l’individu recherché. M.S a d’abord nié les faits avant de reconnaître son implication. Il affirmera par la suite qu’il n’était pas armé mais possédait «un objet laissant penser qu’il s’agissait d’une arme».

78 BRAQUAGES EN 2023

M.S n’a pas souhaité donner le nom de l’autre individu recherché, par peur de représailles.

«Le braquage est un véritable fléau avec des conséquences désastreuses pour la communauté », a déclaré le Procureur dans son réquisitoire. «Ces braquages touchent essentiellement des petits commerces de proximité qui ont pourtant un lien direct avec la population. Rien qu’en 2023, il y a eu au total 78 braquages sur le territoire », ajoute le Procureur.

«Le problème c’est qu’à force, les gens ne voudront plus travailler dans ces épiceries, dans ces commerces car ils auront peur d’être braqués et laisseront le monopole aux grandes enseignes, qui elles, sont moins proches de la population », assure-t-il. «Cela porte préjudice à l’ensemble de la communauté».

Le procureur a par la suite demandé un mandat de dépôt, une peine de 4 ans d’emprisonnement avec deux ans de sursis, ainsi que l’interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Le tribunal rappelle également que M.S avait déjà été condamné au sursis à de multiples reprises ou encore à des heures de travaux d’intérêt général, travail où ne s’est pas rendu l’accusé dans le passé.  

« JE SUIS PRÊT À TOUT REMBOURSER »  

À la barre, le jeune homme de 23 ans et père d’un enfant de cinq ans avoue regretter son geste: «J’aurais aimé pouvoir m’excuser auprès de la dame du magasin », dit-il. «Je suis prêt à tout rembourser ». Dans la salle, la famille et les amis du prévenu sont venus en nombre et écoutent attentivement les mots du procureur. L’avocate de la défense Me Tillard, prend par la suite la parole: «Il est vrai que le braquage est un fléau qui doit être endigué», affirme-telle. «Malgré cela, on ne peut pas lui reprocher la totalité des braquages à Saint-Martin. C’est un jeune de la communauté de Sandy Ground qui a une mère, une compagne et un enfant», ajoute l’avocate.

«Il n’y a pas eu de victimes et pas de véritable violence, les gérants de la supérette ne se sont pas constitués partie civile». L’avocate affirme également qu’envoyer M.S à la maison d’arrêt de Basse- Terre aurait des conséquences pour le jeune homme et que le mieux serait de l’intégrer sur le territoire saint-martinois à travers un travail d’intérêt général.

À la fin de la délibération, le verdict tombe : M.S est condamné à 4 ans d’emprisonnement dont deux ans avec sursis. L’homme a également interdiction de porter une arme pendant cinq ans. Les proches de l’accusé quittent la salle, sous le choc pour certains. M.S a été transférer pour purger sa peine à la Maison d’arrêt de Basse- Terre en Guadeloupe.  

Diane Pezeron-Dubois