Interdiction de séjour à la Marina Royale pour l’individu «insistant» envers les femmes
16 Décembre 2022
Placé en détention provisoire à Basse-Terre depuis mi-novembre en attente de son jugement pour exhibitions et agression sexuelles, le SDF connu des commerçants et usagers de la Marina Royale, a été condamné mercredi à 12 mois de prison sans maintien en détention. S’il est sorti de prison, il a pour interdiction de séjourner dans les secteurs de la Marina Royale et de Bellevue.
Une information qui devrait réjouir les commerçants et autres usagers de la Marina Royale qui étaient régulièrement importunés par l’individu. Entre mendicité et propos à connotations sexuelles, tous les plaignants se sont accordés à dire dans leurs dépositions auprès des services de la gendarmerie, que l’homme n’est pas « bien agressif ni méchant », mais dérangeant, par son attitude et ses propos à caractère sexuel. Quasi tous les témoignages des commerçants ont indiqué « que l’homme était insistant envers les femmes » et précisaient l’avoir déjà vu se masturber devant la devanture de leur commerce. Un comportement qui est monté crescendo, comme l’a relevé le ministère public, jusqu’à cette journée du 4 novembre dernier où l’individu s’est montré plus agressif à l’endroit d’une jeune femme, l’importunant alors qu’elle était en voiture, à l’arrêt, vitres baissées, allant jusqu’à lui toucher les seins et les bras en proférant des insanités. C’est d’ailleurs la plainte de cette dernière qui a déclenché une enquête plus poussée des forces de l’ordre et, de fil en aiguille, les commerçants de la place ont été entendues. Au final quelque treize victimes ont été identifiées dans ce dossier.
« Je faisais ça pour rire… si j’ai des besoins, je vais en partie hollandaise »
Incarcéré à Basse-Terre depuis le 15 novembre dernier, l’individu qui avait souhaité du temps pour préparer sa défense et refusé d’être jugé en comparution immédiate après sa garde à vue, était présenté devant le tribunal mercredi dernier en visioconférence depuis la maison d’arrêt de Basse-Terre. Niant en bloc tous les faits qui lui sont reprochés, l’homme n’a cessé de dire « que c’était pour rire », que les femmes disent ça parce qu’elles ont peur de lui et que s’il a des besoins, il va en partie hollandaise « où il y a des femmes pour ça ». Il jurait par ailleurs sur la tête de sa maman (présente dans la salle d’audience de Saint-Martin « vouloir tout arrêter, vouloir aller les dimanches à l’église pour prier, ne plus trainer dans la rue et rester chez sa maman pour l’aider à faire ses courses et autres tâches ». Il promettait par ailleurs ne plus se rendre sur la Marina Royale ni à Bellevue si le tribunal décidait sa sortie de prison. « Si je reste ici, ils vont me tuer ! », a-t-il clamé.
Déjà condamné à deux reprises pour faits de vol, mais pas pour des faits similaires à caractère sexuel, l’individu qui ne travaille pas et perçoit le RSA souffre d’une addiction aux stupéfiants, cannabis et crack. L’expertise psychiatrique révèle également une légère déficience mentale sans pour autant le déclarer pénalement irresponsable.
Regrettant la dénégation dans laquelle se situe le prévenu permettant tout risque de réitération, le procureur de la République demandait au tribunal d’entrer en voie de condamnation, de maintenir le prévenu en détention et de prononcer une peine de 30 mois d’emprisonnement dont 12 avec sursis, une obligation de soins et l’interdiction de se rendre dans les quartiers de la Marina Royale et de Bellevue.
Après en avoir délibéré, le tribunal déclarait coupable le prévenu pour les faits d’agression sexuelle et le relaxait pour les faits d’exhibition sexuelle. Il prononçait une peine de 12 mois d’emprisonnement assorti d’un sursis probatoire pendant 2 ans. Outre une obligation de soins, l’individu se voyait prononcée l’interdiction de se rendre à la Marina Royale ou à Bellevue ainsi qu’une inscription au fichier judiciaire des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS).