La soumission chimique : un fléau qui nécessite une véritable sensibilisation
L’affaire de soumission chimique de Gisèle Pélicot, droguée par son mari et agressée par plus de 80 hommes, a choqué l’opinion publique. En parallèle, une autre affaire similaire au Sint Maarten Medical Center (SMMC) révèle l’utilisation de sédatifs pour commettre des abus sexuels sur des patientes. Alors que ces procès soulèvent des questions cruciales sur le consentement et la difficulté de prouver les faits, les victimes cherchent justice.
La soumission chimique, un acte de violence qui consiste à droguer une personne à son insu pour commettre des agressions sexuelles, est un crime souvent perpétré dans l'ombre. Le procès très médiatisé de Dominique Pélicot a braqué les projecteurs sur cette réalité. Pendant dix ans, Gisèle Pélicot a été droguée par son propre mari, laissant plus de 80 agresseurs abuser d'elle sans qu'elle ne se rende compte. Parmi ces agresseurs, 51 ont été identifiés.
Ce procès met en lumière la question fondamentale du consentement. En novembre dernier, le Parlement européen avait proposé d'adopter une définition commune du viol, intégrant la notion de consentement explicite. La France s'était fermement opposée à cette initiative, préférant conserver sa propre définition. Selon le droit français, le viol est défini comme "tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise." En revanche, en Espagne, la notion de consentement explicite est inscrite dans la loi depuis la réforme de 2022, souvent résumée par la formule "seul un oui est un oui".
Une affaire similaire à Sint Maarten
À Sint Maarten, le tribunal de Philipsburg a récemment jugé RIJP, un infirmier de 37 ans du SMMC, accusé d’avoir administré des sédatifs à trois patientes pour les agresser sexuellement. Ces crimes se seraient déroulés entre juillet 2022 et avril 2024. Selon les plaignantes, les scénarios étaient similaires : l'une d'elles affirme s’être réveillée en pleine agression et avoir surpris l’infirmier en train de toucher ses parties intimes.
RIJP clame son innocence. Son avocate soutient qu’il n’y a pas assez de preuves, arguant que les seules preuves sont les témoignages des victimes. De plus, les analyses d'urine d'une des victimes, réalisées 24 heures après l'agression présumée, sont revenues négatives. Le procureur a cependant expliqué que les substances administrées se dissipent du corps dans les douze premières heures après la prise. L’avocate réfute cette explication, affirmant que ces substances restent détectables jusqu’à deux jours après l’administration. Néanmoins, une boîte du sédatif a été retrouvée au domicile de l'accusé, et son ex-compagne a également témoigné de la découverte de boîtes similaires.
Ces deux affaires illustrent la complexité des cas de soumission chimique, qui privent les victimes de toute capacité à se défendre ou même à se souvenir des agressions subies.