A l’unanimité, les élus votent une motion pour la création d’un vice-rectorat
Le Conseil territorial s’est réuni en séance plénière ce jeudi 15 avril. Dix-neuf points étaient à l’ordre du jour, dont une flopée de nominations et de désignations d’élus au sein de commissions et autres instances administratives. A noter plus particulièrement le premier point sur une motion rédigée à l’attention du gouvernement et relative à l’obtention d’un vice-rectorat à Saint-Martin.
Un sujet qui revient régulièrement dans les débats et depuis de longue date. Car tous, et avant la mise en place de cette nouvelle mandature dirigée par le Président Gibbs, se sont accordés à dire que tant que Saint-Martin ne sera pas doté d’un organisme de plein droit régissant l’éducation, les problèmes rencontrés, en l’occurrence ceux de l’échec scolaire, ne pourront être résolus.
C’est en ce sens qu’une motion expliquant les spécificités locales, notamment linguistiques, a été rédigée et qui sera présentée et discutée en haut lieu.
Annick Pétrus, vice-présidente en charge de l’éducation a rappelé : « qu’un élève sur deux, au sortir du primaire, voire du collège, a des problèmes de lecture. Un vice-rectorat de plein droit à Saint-Martin permettrait, de mieux gérer les absences de professeurs et les remplacements de postes vacants ; d’obtenir un personnel « profilé » d’adapter au mieux les programmes scolaires eu égard aux spécificités culturelles et linguistiques ». Le député Gibbs, en avril 2016, avait soumis à l’Assemblée Nationale, une question orale qui allait dans ce sens de la nécessité de la création d’un vice-rectorat à Saint-Martin. Une réponse négative lui avait été faite par la Ministre de l’Education de l’époque.
Adresser un message fort au gouvernement
« Nous ne pouvons nous satisfaire de la réponse qui a été faite à ma question par la Ministre Najat Vallaud-Belkacem, et devons dès à présent, en début de mandature, adresser un message fort au gouvernement prouvant de notre détermination pour obtenir ce vice-rectorat à Saint-Martin, qui sera désolidarisé de la Guadeloupe et rattaché directement à la France Métropolitaine », appuie le Président Gibbs. Le Conseiller territorial Louis Mussington, qui revendique depuis de nombreuses années la prise en compte des spécificités linguistiques dans les programmes d’éducation à Saint-Martin, mettait toutefois un bémol à cette motion : « Pourquoi demander un rattachement direct à l’hexagone ? La Loi organique nous permet d’augmenter nos moyens politiques pour avoir plus d’autonomie. Et en matière d’éducation, nos problématiques ne sont pas les mêmes que celles de la Métropole ». Une question à laquelle le Président Gibbs a répondu : « l’Education reste une compétence de l’Etat, et l’administration de tutelle restera le Ministère de l’Education Nationale… Avec la création d’un vice-rectorat, nous pourrions supprimer la double insularité avec la Guadeloupe ».
Après quelques modifications qui lui auront été apportées, la motion, certes symbolique, dont le principe a été adopté à l’unanimité lors de ce Conseil de jeudi, sera prochainement remontée à Paris pour entamer le dialogue avec le gouvernement.