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Débrayages : « Nous allons durcir ce mouvement, plus vite que prévu »

Par Diane Pezeron-Dubois
3 Mai 2024

Syndicats et agents territoriaux ont bloqué ce jeudi la Collectivité, dénonçant le silence des politiques face aux nombreux courriers et réclamations envoyés. Une situation qui s’inscrit dans un contexte de mouvement social apparu ces dernières semaines et qui, si elle ne trouve pas d’issue, est partie pour durer.

Le mois de mai ne fait que commencer et déjà la rupture entre Collectivité et syndicats semble être consommée. Ce mercredi 1er mai, les drapeaux des syndicats ont défilé dans les rues de Marigot afin de commémorer le combat des travailleurs, mais pas que… réaffirmer également ce droit, encore trop souvent bafoué selon eux. «Nous sommes en permanence en lutte à l’échelle locale où nous tentons d’établir un dialogue avec les politiques », expliquait Patrice Toma, secrétaire de l’UNSA, en pointant déjà du doigt l’absence de concertation entre politiques et travailleurs : «Nous ne sommes pas des ennemis de la Collectivité, nous sommes des alliés», soulignait-il. « Lorsque nous intervenons, c’est pour éviter en amont que le conflit ne dégénère. Maintenant, il faut qu’il y ait une écoute de l’autre côté, que la Collectivité réponde à nos sollicitations, face aux tensions qui ne cessent de monter ».

RENOUER LE DIALOGUE

Une situation conflictuelle qui a pris une nouvelle tournure dès le lendemain matin, jeudi 2 mai. Accompagnée de l’UNSA, UNI.T 978 et l’UTC UGTG, une quarantaine d’agents a décidé de bloquer l’accès au bâtiment de la Collectivité, empêchant certains élus comme les vice-présidents Alain Richardson et Bernadette Davis d’accéder à l’entrée. La raison ? «Ce silence total de la Collectivité à nos revendications est insultant », déclare Hubert Fleming, délégué régional de l’UNSA. «Nous voulons renouer le dialogue ; nous avons des doléances, des demandes de réunions, des courriers envoyés depuis novembre, mais tout cela est resté lettre morte », assure -t-il. Parmi les nombreuses demandes des syndicats, celle de pouvoir avoir accès à certains documents de la Collectivité, visant à prendre en compte la situation réelle des travailleurs et vérifier la légalité des actions. «Cela concerne des nominations de certaines personnes à des postes, sans pour autant avoir de publication de poste, des recrutements sans aucune visibilité ou encore l’absence de mise à jour des carrières de certains agents », dénonce le délégué régional.

«NOUS NE SOMMES PAS RESPECTES »

Vers 10h, le président Mussington apparaît devant les agents pour tenter de trouver une solution et sortir de l’impasse, appelant les syndicats à faire preuve de patience, pour que lui et son équipe puissent répondre à l’ensemble des doléances. Une tentative d’apaisement rapidement dissipée par la seconde vice-présidente Bernadette Davis, ayant réussi à s’infiltrer dans le bâtiment et provoquant la colère des agents. «Les élus forcent le barrage. Nous voyons bien avec ce comportement que nous ne sommes pas respectés », réagissent les syndicats. Pour ces derniers, le débrayage actuel risque d’évoluer. «Nous allons durcir le mouvement, plus vite que prévu », annonce Hubert Fleming. «D’autres organismes sont en grève, nous nous rassemblerons tous s’il le faut ». Grève, blocage ou encore tribunal, les syndicats affirment que tous les moyens seront bons pour se faire entendre. À l’heure où nous écrivons ces lignes, la Collectivité est fermée jusqu’à nouvel ordre.  

Diane Pezeron-Dubois