Les réfugiés climatiques : La France, un eldorado ?
Sur les 8000 personnes environ qui ont quitté le territoire français de Saint-Martin, environ 2500 sont arrivées dans l’hexagone. Parmi celles-ci, 400 personnes d'origines diverses sont à la recherche d’un logement et d’un emploi.
Des réfugiés climatiques qui sont restés, pour 180 d’entre eux, un mois dans des hôtels Ibis en bordure de l’aéroport de Paris-Orly, et dans Paris intra-muros (17e et 10e arrondissements). Après avoir quitté Saint-Martin par avion militaire, ils ont été pris en charge en Guadeloupe, en Martinique, et ont été rapatriés à Paris par un vol Air Caraïbes. Mandatée par le Ministère de la Cohésion des Territoires, c’est l’association France Horizon qui a accueilli les réfugiés. Avec la Croix Rouge, France Horizon s’est attelée à répondre aux premiers besoins essentiels : organisation des transferts en cars vers les hôtels, veille et soutien relatif aux conditions d’hébergement et de repas…
Les équipes de France Horizon ont fait remonter aux autorités publiques les besoins exprimés par ces populations, notamment la recherche de logement.
Installation provisoire dans un château
Vendredi dernier, près de 180 de ces personnes, des femmes accompagnées de leurs enfants (100 enfants au total) ont été installées dans le château d’une commune de l’Oise (Coye-la-Forêt) qui propose des hébergements collectifs. Ils y ont reçu la visite du ministre de la Cohésion, Jacques Mezard. Un hébergement provisoire prévu pour les trois prochains mois. Les enfants les plus jeunes vont pouvoir être scolarisés dans l’ancien pensionnat avec des enseignants qui seront mis à la disposition. Quant aux collégiens et lycéens, ils vont être répartis dans des établissements scolaires aux alentours. Au vu des différents reportages diffusés lors de cette installation dans le château, la situation provisoire d’hébergement collectif proposée ne semble pas satisfaire totalement les réfugiés qui disent avoir l’impression « d’avoir été parqués dans des camps ».
Un long chemin…
Si les réfugiés climatiques s’attendaient à être accueillis avec logement, emploi et scolarisation d’office des enfants, les bénévoles des associations tentent de leur faire comprendre que la France n’est pas forcément l’eldorado qu’ils avaient espéré, et que le chemin sera long avant qu’ils soient relogés et qu’ils trouvent un emploi. Allant même jusqu’à tenter d’en persuader, notamment les femmes avec enfants qui ont laissé leur compagnon sur place, de retourner à Saint-Martin. La ministre des Outre-mer Annick Girardin a toutefois promis "un bilan complet et un accompagnement spécifique de chaque famille, de manière à prendre en compte à la fois leurs difficultés, leurs besoins, mais aussi leurs projets d'avenir parce qu'il faut pouvoir maintenant les accompagner sur la durée", assurant que tout serait fait d’ici deux mois.