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Que deviennent les bacheliers Saint-Martinois ?

Par Ann Bouard
25 Mars 2025

C’est la question que se pose la Collectivité de Saint-Martin et à laquelle l’Institut Territorial de la Statistique (ITSEE) va bientôt pouvoir répondre. Vendredi dernier était signée une convention avec les services de l’éducation nationale des îles du Nord, donnant le top départ de la première étude sur le devenir des anciens élèves de terminale.

Chaque année, une cohorte de lycéens s’envole pour un nouvel avenir, ici, en métropole ou ailleurs, pour poursuivre des études supérieures ou pour entrer dans la vie active. Cette étude menée par l’ITSEE a pour objectif de mieux comprendre les parcours des élèves après la terminale. La convention en est le point de départ, et a permis à l’ITSEE de collecter les adresses mails des élèves auprès du vice-rectorat.

Un suivi sur 3 ans

L’objet de l’étude est un suivi des élèves post-bac, afin d’avoir une meilleure connaissance de leur parcours, de leur réussite ou des obstacles auxquels ils sont confrontés. Chaque année, deux cohortes de jeunes seront concernées ; la première un an après la sortie du lycée et la seconde trois ans plus tard.
Les premiers concernés sont donc les 270 élèves qui ont quitté le lycée (Robert Weinum et Daniella Jeffry) en juin 2024. Ils ont reçu le 21 mars dernier un mail avec un questionnaire à remplir, avec entre autres le lieu où ils résident désormais, pourquoi ils ont fait ce choix de partir et surtout s’ils ont l’intention de revenir. Dans le même temps, le mail a également été adressé à environ 250 jeunes de la promotion 2021-2022 du lycée Robert Weinum, pour avoir une idée du cursus de ceux déjà peut-être entrés dans la vie active ou poursuivant des études longues.
Les premiers résultats seront communiqués en septembre 2025 pour les élèves sortis en juin 2024, et dans la foulée pour ceux ayant quitté le lycée il y a trois ans. L’étude prendra ensuite sa vitesse de croisière et une nouvelle cohorte d’élèves viendra alimenter ces données chaque année.

Savoir où sont les compétences

Ces informations auront toute leur importance pour la Collectivité dans le cadre du développement du territoire. « Nous n’avons pas suffisamment de données sur nos compétences, nos experts et vice-versa » estime Alain Richardson. En effet, les étudiants qui sont hors de l’île n’ont pas forcément connaissance des postes qui pourraient s’offrir à eux sur le territoire et « l’on ne peut pas continuer à mettre en place des politiques publiques qui ne tiennent pas compte du potentiel de la jeunesse » indique le 1er vice-président.
Pour Harry Christophe, les résultats de cette étude vont permettre, au niveau de l’Éducation Nationale de mieux comprendre la trajectoire des élèves, leur niveau de réussite et d’insertion. Des données qui peuvent aussi permettre d’adapter les possibilités d’insertion selon le vice-recteur. Il espère que la démarche devienne un réflexe chez les étudiants.
Suite aux 465 mails envoyés avec le questionnaire vendredi dernier, plusieurs relances sont prévues afin d’obtenir un maximum de réponses, a précisé Philippe Winnicki, directeur de l'ITSEE. Le fichier pourra par la suite être enrichi chaque année notamment grâce à une collaboration avec la Maison de Saint-Martin à Paris ou encore avec l’association Pélicarus. L’étude portera dans un premier temps sur les lycées mais pourrait à terme s’étendre à l’apprentissage.

Ann Bouard