10 ans de COM : mais encore du travail …
La Fête Nationale était également l’occasion de fêter les dix ans de la Collectivité. Cela a été chose faite après les discours officiels. Une nouvelle intervention du président Daniel Gibbs a précédé une projection d’un film de 25 minutes, qui a rappelé la genèse et les défis de la mise en place de la Collectivité d’Outre-mer de Saint-Martin.
« Il manque quelqu’un parmi nous ce matin. Et cette absente, qui laisse un grand vide et bon nombre de saint-martinois orphelins, c’est Aline Hanson. J’aimerais dédier le film qui va suivre, mes propos et les réjouissances organisées ce week-end pour le dixième anniversaire de notre Collectivité, à la mémoire de Madame la Présidente », a déclaré en introduction le président Daniel Gibbs.
Ce dernier a également eu une pensée « pour notre ami et collègue Monsieur Pierre Brangé, fin connaisseur de notre statut, toujours hospitalisé en région parisienne et dont l’état de santé demeure très fragile ».
Le président Gibbs a fait un retour en arrière, rappelant qu’avant l’avènement de la Collectivité, « les esprits chagrins et les dubitatifs se comptaient alors sur les doigts de la main. L’heure était alors à l’unité de la classe politique et une émulation sans précédent entourait les travaux pour l’élaboration d’un territoire », régis par l’article 74.
Faire entendre la voix de Saint-Martin au niveau national
« C’est donc confiants, naïfs peut-être un peu, j’en conviens, qu’en 2007, il y a 10 ans, nous entrions dans une nouvelle ère, sur un territoire dont l’avenir s’annonçait plus clément, plus prospère et plus clair ». Pour Daniel Gibbs la stabilité institutionnelle qui était nécessaire « à notre développement économique, a aujourd’hui des allures de rendez-vous manqué (…) Un constat simplement : à l’espoir a succédé le désenchantement ».
Le président pose la question, « à la lumière de ce que nous avons traversé depuis 10 ans, et si c’était à refaire ? Peut-être qu’alors, ce serait les partisans du 74 qui se compteraient sur les doigts de la main. Et bien, je serais de ceux-là ». Daniel Gibbs assure «rester un ferven défenseur du 74. Je reste convaincu que cette formidable boite à outils qu’est notre statut demeure le bon choix pour Saint-Martin ».
Depuis son avènement, la Collectivité a accumulé « les difficultés, les obstacles, les revers » et a fait face à des « crises économiques, politiques, sociales ». Mais le président estime que « nos multiples problématiques ne trouveront pas leur résolution dans l’attentisme. Elles se règleront par le travail, un travail acharné, un travail collectif pour défendre nos spécificités, faire entendre et faire respecter pleinement notre voix au sein de la Nation ».
Saint-Martin est un partenaire, pas un vassal
« Nous, les saint-martinois, nous avons des devoirs : nous allons les remplir. Mais nous avons aussi des droits, et, avec la même ferveur et la même fermeté, j’entends les faire entendre et respecter ».
Le président assure avoir « la chance de pouvoir travailler de concert » avec la préfète des îles du Nord « qui a bien compris les enjeux de cette nouvelle dynamique (…) L’Etat doit comprendre que Saint-Martin est dorénavant un partenaire, en aucun cas un vassal ».
Et d’ajouter que « nous ne pouvons pas continuer à subir les désagréments d’un rattachement de fait avec la Guadeloupe, qui nuisent à notre bon fonctionnement, creusent nos déficits et restent totalement contraires à l’esprit même du statut ».
Le président Gibbs a terminé son intervention en assurant que « notre Collectivité a besoin de femmes et d’hommes qui regardent dans la même direction et qui sont animés de la même volonté de remettre l’île sur la voie du développement, de la réussite, du progrès. Je sais que beaucoup de ceux-là se trouvent devant moi aujourd’hui ».