Commémoration : Le 28 mai, on célèbre l'abolition de l'esclavage
Que les commerçants et autres travailleurs du samedi se le disent ! Cette année, le 27 mai qui tombe un samedi ne sera pas un jour chômé. La date officielle de commémoration de l’esclavage a été modifiée par décret ministériel et est désormais fixée au 28 mai.
S’appuyant sur des recherches historiques menées sur le territoire, un récent décret ministériel a fixé le 28 mai comme date officielle d’abolition de l’esclavage à Saint-Martin. Pour la première fois donc, l’abolition de l’esclavage ne sera cette année pas célébrée le 27 mai, mais le 28 mai. L’année dernière encore, la date officielle de commémoration de l’abolition de l’esclavage pour l’île de Saint-Martin était fixée au 27 mai, tout comme en Guadeloupe. Or, les recherches historiques, notamment celles menées par Daniella Jeffry, ont permis de mettre à jour que l’abolition de l’esclavage à Saint-Martin n’a pas pu être proclamée le même jour qu’en Guadeloupe. En effet, quelque 250 kilomètres séparent la Guadeloupe de Saint-Martin, et, à cette époque, le seul moyen de communication était la voie maritime. Selon les recherches effectuées par l’historienne Daniella Jeffry, ce n’est que le lendemain, le 28 mai que la proclamation de l’abolition de l’esclavage a eu lieu sur l’île.
Arrêté territorial du 5 novembre 2015
Face à ces avancées mises à jour permettant une meilleure connaissance de l’histoire de l’île de Saint-Martin, le Conseil territorial, en novembre 2015, avait adopté à l’unanimité une délibération actant de ce changement de date. Et était depuis dans l’attente de la promulgation du décret ministériel permettant d’entériner cette délibération. C’est chose faite. Un récent décret ministériel publié au Journal Officiel du mois d’avril a fixé pour l’île de Saint-Martin la date officielle de commémoration de l’abolition de l’esclavage au 28 mai.
Confusion chez les commerçants
Les commerçants et autres travailleurs du samedi doivent prendre date pour cette année : samedi prochain sera un jour travaillé normal, et tous les 27 mai suivants.
Malgré des communiqués publiés en ce sens dans les différents organes de presse, dont le 97150, une piqûre de rappel qui s’est avérée nécessaire face aux nombreuses interrogations soulevées par les commerçants, ne sachant s’ils devaient ce jour-là, fonctionner comme un jour chômé ou pas. Et si cette année le 28 mai tombe un dimanche, l’année prochaine, ce sera un lundi !
Les dates du souvenir
La date de commémoration a été l'objet de dix-huit mois de débats. L'historien Marcel Dorigny rappelle les raisons du choix de ne pas retenir le 4 février, ni le 27 avril, dates respectives de la première et de la seconde abolition de l'esclavage en France. Sur proposition de Maryse Condé, présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage, le président de la République Chirac fixe cette date au 10 mai, jour de l'adoption en 2001 de la Loi Taubira. En vertu du décret no 2006-388 du 31 mars 2006 publié au Journal officiel le 1er avril 2006, la « journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition » est célébrée pour la première fois le 10 mai 2006.
Toutefois, cette mémoire est aussi célébrée à d'autres dates dans certains départements : le 27 avril à Mayotte, le 22 mai en Martinique, le 27 mai en Guadeloupe, le 28 mai désormais à Saint-Martin, le 10 juin en Guyane, le 9 octobre à Saint-Barthélemy et le 20 décembre à La Réunion en vertu des décrets d'application de la loi votée en 1983 et instituant une telle journée outre-mer. Dans une circulaire du 2 mai 2008 relative à la traite négrière, l’esclavage et l’abolition, le Premier ministre François Fillon officialise également la date du 23 mai comme la journée du souvenir des victimes de l’esclavage colonial, alors organisée depuis 10 ans ce jour-là par des associations ultramarines en mémoire celle de l’abolition de l’esclavage le 23 mai 1848 et celle de la marche silencieuse du 23 mai 1998 qui a contribué à la mobilisation en faveur
de la loi Taubira.
L'ONU fixe elle la «Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage» au 2 décembre, alors que l'UNESCO retient le 23 août en souvenir de la nuit du 22 au 23 août 1791 où éclata à Saint-Domingue une révolte d’esclaves prélude à l’indépendance du pays.