Business France : Une conférence sur les enjeux de l’exportation dans les Caraïbes
À l’occasion de la 17e conférence de Coopération Régionale Antilles-Guyane, Business France et Team France Export ont organisé ce mardi une matinée de discussion dédiée à l’exportation, en présence de nombreux acteurs économiques ainsi que des ambassadeurs des îles voisines.
C’est à Anse Marcel, ce mardi 23 avril, que de nombreux entrepreneurs et acteurs de la vie économique caribéenne sont venus assister à une matinée de discussion autour de l’export et de son développement à l’international. Présentée par Johann Remaud, coordinateur outre-mer au sein de Business France. Cette dernière est l'agence nationale au service de l'internationalisation de l'économie française, chargée du développement international des entreprises et de leurs exportations, ainsi que de la prospection et de l'accueil des investissements internationaux en France.
UN TRAVAIL À FAIRE SUR LE TERRAIN
Si l’événement permettait à certains une première prise de contact avec les institutions, les ambassadeurs présents n’ont pas manqué de soulever des enjeux importants en ce qui concerne les échanges entre les îles des Caraïbes. Parmi eux, Didier Chabert, ambassadeur à Trinidad et Tobago : «Les entreprises qui réussissent à Trinidad sont celles qui ont les crocs » , assuret- il, avant de prendre l’exemple d’une PME martiniquaise ayant réussi à s’introduire sur le marché.
«Elle est venue très régulièrement sur le territoire, montrant la qualité de son savoir-faire », poursuit-il. «En tant qu’ambassadeurs, nous pouvons soutenir les entreprises dont le dossier a un certain niveau de maturité. C’est aux entreprises de faire un effort de démarchages, il faut qu’elles viennent au contact », poursuit-il. L’ambassadeur s’est dit « déçu » de constater que les entreprises françaises sont encore trop timides.
Une difficulté de terrain pour les entreprises, dont l’obstacle principal pour l’exportation est le casse-tête administratif, comme l’ont témoigné plusieurs chefs d’entreprises présents. « Un moment il faut dire les choses franchement », a déclaré de son côté Eric Fournier, ambassadeur de République dominicaine : «Les exportateurs de cigares Dominicains doivent exporter leurs cigares aux Pays-Bas lorsqu’ils veulent toucher le marché guadeloupéen, c’est ça la réalité du commerce mondial aujourd’hui », a-t-il asséné.
«Ils sont déchainés car ils ne comprennent pas que nous, français, leur imposions ce transit », at- il poursuivi avant d’ajouter être confronté à une longue liste d’exemples comme celui-ci. « Il faut faire l’économie des études de marchés, qu’on vous fait payer cher, et aller voir directement les interlocuteurs locaux afin de travailler avec eux et en utilisant au minimum les services de l’État», a-t-il conclu sous les applaudissements amusés du public. « Il faut rester positif, nous sommes dans le même bateau », a de son côté rétorqué Johann Remaud, ajoutant que c’est à l’État, mais aussi à l’Europe de tenter de lever ses freins structurels, en partenariat avec les collectivités locales.