CCISM : Angèle Dormoy : « Je ne suis pas présidente par intérim »
La présidente de la CCISM, Angèle Dormoy, légitimement élue par ses pairs au cours d’une assemblée générale extraordinaire tenue jeudi de la semaine dernière, faisait ses premières annonces à la presse.
Une première conférence quelques jours après son élection, pour, en tout premier lieu, annoncer clairement « qu’il ne s’agit nullement ici d’une Présidence par Interim en attendant les prochaines élections de 2019 », mais d’une élection en bonne et due forme, conformément aux statuts de la chambre consulaire.
Et malgré les problèmes structurels qui existaient avant l’ouragan Irma et la démission de Jean Arnell, Angèle Dormoy entend mettre en œuvre une feuille de route qui présente cinq axes majeurs : l’accompagnement et la sauvegarde des entreprises et le maintien de l’emploi, le soutien aux différentes filières (l’agriculture et la pêche, l’artisanat, le nautisme, les commerces, le transport…), ouvrir la Chambre consulaire à ses ressortissants en leur donnant la parole, la recherche de partenariats et la modernisation de la l’organisme.
Vers une plus grande indépendance
Face à ses difficultés financières et également structurelles, étroitement liées à celles de la Collectivité, la CCISM va souhaiter à l’avenir marquer son indépendance en présentant un budget primitif qui lui sera propre, ce dès juin 2018. Pour terminer l’année du mandat, les instances de tutelle (Collectivité et Etat) devront encore mettre la main à la poche pour un montant de l’ordre de 250 000 euros. Toutefois, un budget complémentaire sera indispensable pour financer les missions d’appui aux entreprises de la CCISM.
De même, de nouvelles embauches directes devraient avoir lieu : « Nous ne voulons plus avoir d’agents territoriaux qui étaient mis à la disposition par la Collectivité. Nous allons embaucher directement des agents qui seront rattachés à la Chambre », expliquait la présidente, en référence aux départs prochains de la directrice historique, Maguy Gumbs (en poste à la CCI depuis près de 30 ans), et de Julien Bataille, technicien, qui sont tous deux des agents détachés de la Collectivité. De même, la CCI compte bien être autour de la table lors des réflexions menées sur la réforme de la fiscalité et être ainsi force de propositions.
Devenir une CCI au même titre que les CCI de l’Hexagone
La présidente et son bureau faisaient remarquer que la CCISM ne compte que sept agents pour les 7234 entreprises déclarées. Un ratio très faible au regard des ratios constatés dans les autres CCI de France. Une restructuration qui va devoir être renégociée avec les autorités de tutelle, mais pour laquelle la Présidente reste confiante, car selon elle, la démission de Jean Arnell qu’elle qualifie par ailleurs « d’un acte de sacrifice », aura eu le mérite de mettre un coup de projecteur sur Saint-Martin et ses priorités. La nécessaire réforme des statuts est à nouveau posée et devra viser à aligner l’organisation de la Chambre consulaire de Saint-Martin sur celle des chambres consulaires au niveau national et clarifier le fonctionnement interne par la mise en place d’un règlement intérieur. Des modifications de statut qui devraient donc être à nouveau à l’ordre du jour du prochain Conseil territorial.
Le nouveau bureau de la CCISM
Présidente : Angèle DORMOY
1er vice-président : Fred ERB
2ème vice-président : Dorvan COCKS
3ème vice-Président : Jean-Marc DUFETEL
Membres : BULENT GULAY : Président de l’association METIMER
Bernice RICHARDSON : Présidente de l’association des Guest Houses
Franck FLEMING : Président de l’association des BTP
Wudy LAINEZ : Artisan Boulanger Pâtissier
Aide au redémarrage des entreprises : 2.6 millions utilisés sur l’enveloppe d’Etat de 10 millions d’euros
Un autre cheval de bataille de la nouvelle présidente : Faire en sorte que l’enveloppe de l’Etat de 10 millions d’euros, qui avait été annoncée pour aider au redémarrage des entreprises après le cyclone Irma, soit entièrement utilisée. Pour l’heure, ce ne sont que 300 entreprises sur les 7234 recensées qui ont pu en bénéficier, pour un montant de 2.6 millions d’euros. Elle annonçait souhaiter à travers ce dispositif « soutenir les travailleurs indépendants, laissés pour compte par les dispositifs d’aide d’urgence déployés sur notre territoire. Des mesures de soutien à la trésorerie de nos entreprises passant par l’annulation des dettes sociales au 30 Juin 2017 et un étalement des charges fiscales sont à étudier », disant tout mettre en œuvre afin que les 7.4 millions restant de l’enveloppe de l’Etat soient versés aux entreprises locales. « Si nous ne faisons rien, cet argent repartira… », insiste-t-elle.