Un port toujours engorgé malgré des améliorations
Face aux critiques en tous genres véhiculées sur les réseaux sociaux au sujet de pénurie dans les rayons alimentaires, une piqûre de rappel s’avère nécessaire quant aux avancées vers un retour à la normale du fret maritime débarquant à Philipsburg. De nombreux investissements ont été réalisés et le port se désengorge chaque jour un peu plus.
Le port de Philipsburg, rappelons-le, a été très fortement endommagé par le passage de l’ouragan Irma. Un port qui pour l’heure reçoit la majeure partie des containers en provenance de l’Europe et des Etats-Unis et qui doivent être livrés sur toute l’île. Outre des équipement et matériels réparés, le port de Philipsburg ainsi que les principales compagnies maritimes ont réalisé d’importants investissements pour accélérer le retour à la normale. « Des camions de livraison supplémentaires, du rachat de matériel de manutention et la mise en place d’équipes spéciales nous ont permis d’augmenter les flux. Nous pouvons aujourd’hui sortir du port 50 à 60 containers par jour, et au niveau de notre compagnie, la CMA-CGM, nous avons fait repartir plus de 600 containers vides.
Ce qui permet un fort désengorgement du port », explique Liliane Hohl, directrice générale de la compagnie CMA-CGM, qui déplore toutefois la pression mise par de nombreux clients pour réceptionner leurs marchandises. « Ces mêmes clients qui, en d’autres temps, demandaient à récupérer leurs marchandises selon leur bon vouloir ». Désormais, Liliane Hohl demande à tous les clients d’ajuster au plus près leurs dates de commandes en fonction de leurs besoins : « Une organisation qui n’a rien de compliqué : il y a une arrivée par semaine d’Europe, une arrivée par semaine des Etats-Unis et trois escales inter-îles. Une chose est certaine, c’est que dorénavant nous allons être plus fermes sur le retrait des marchandises du port en temps et en heure », insistait la directrice générale.
Une météo qui empêche aussi de tourner rond
Et à tous ceux pour qui la critique est facile, les dirigeants du supermarché d’Howell Center rappellent que « nous sommes en hiver et que, comme chaque année d’ailleurs, les aléas climatiques, particulièrement virulents en ce moment en Europe, viennent perturber les acheminements maritimes. Ainsi, le bateau qui devait arriver vendredi dernier n’arrivera que cette semaine », expliquant par-là la rupture du stock de certains rayons de produits. Ce sont aussi les contraintes d’une situation insulaire qu’il ne faut pas oublier. Et est-il également inutile de rappeler que concernant le fret aérien, seuls pour l’heure deux avions, Air France et Air Caraïbes, arrivent chaque semaine, le samedi ? Des conditions nouvelles qui forcément modifient le rythme des approvisionnements.
Suspicions de « dessous de table »
Enfin, une rumeur également étalée au grand jour, mais pour l’heure non avérée, celle selon laquelle pour retirer son container, certains clients auraient dû « graisser la patte » des manutentionnaires du port. Egalement arrivée aux oreilles des directeurs du port et des compagnies maritimes, cette rumeur a rapidement été mise à plat au cours d’une réunion organisée sur le champ, avec les manutentionnaires, les chauffeurs de poids-lourds, et l’ensemble du personnel travaillant sur le quai.
A tous, il leur a clairement été notifié que si les suspicions de « dessous de table » étaient avérées par des pièces vérifiables, les auteurs seraient renvoyés manu militari, dans la même journée.