"Badness out of style" : quand les jeunes réinventent la prévention

Dans un quotidien où la violence juvénile est devenue un véritable phénomène de société partout dans le monde, où les armes sont monnaie courante et où le passage à l’acte se fait de plus en plus tôt, il apparaît indispensable de trouver des solutions, et avec eux ! C’est ce que propose l'Association Numérique et Innovation Sociale (ANIS) avec un programme inédit, FABNUM Saint-Martin.
Ce projet, soutenu par la Fondation Orange et mené en partenariat avec le Manteau de Saint-Martin – ALEFPA, intervient dans un contexte critique où les autorités locales multiplient les initiatives pour endiguer une délinquance de plus en plus organisée. "Face à la recrudescence des violences liées aux armes à feu, il ne suffit plus de réagir, il faut prévenir et transformer", affirme Farid Ichene, le président d'ANIS. L’idée est d’offrir une alternative concrète à des jeunes de 14 à 20 ans, parfois laissés sur le bord de la route.
Une douzaine d’entre eux ont débuté une formation intensive dans le numérique, avec un projet plutôt séduisant, la réalisation d’un mini-film dénonçant la violence, qu’ils ont imaginé, écrit, joué et filmé grâce aux conseils de trois formateurs professionnels venus tout spécialement de Martinique.
Des pros pour les coacher
L’objectif est de transformer ces jeunes saint-martinois volontaires en créateurs de contenu engagé contre la violence, et de les amener à concevoir eux-mêmes leur film à la fois pour leur apporter des compétences professionnelles et une voix pour s'exprimer.
En débutant leur formation de 70 h la semaine dernière, ils ne s’attendaient pas à ce que cela soit aussi complet en termes d’apprentissage, mais plutôt ravis de se frotter à des professionnels pour apprendre. En effet, leur formation aux outils numériques, à la création de contenu et aux techniques de tournage est assurée par trois professionnels de renom : Fabrice Paimba, réalisateur et producteur, connu à l’international pour ses nombreuses collaborations, Philippe Hillion, expert en création numérique 3D et motion design et Olivier Luzier, spécialiste de l’image quelle qu’elle soit y compris avec des drones.
À partir du thème « non à la violence », ils ont ainsi réalisé le story-board du film, une rappeuse a posé sa voix sur le titre, un autre a fait le son, un autre a diriger la création du scénario, un autre s’est fait le narrateur…
De la théorie au terrain
Cette semaine ils ont débuté le tournage sur le terrain. Lundi, premières scènes sur un terrain de basket où chacun à son rôle, en tant qu’acteur à part entière, mais avec un œil désormais plus affûté quant aux techniques mises en œuvre et la fabrication même de cette campagne baptisée "Badness Out of Style".
Ils vont enchainer cette semaine avec le tournage de deux autres scènes, sur le bloc, et dans un établissement scolaire, souvent théâtres de scènes de violence entre jeunes.
Cette campagne de sensibilisation percutante, d’un peu plus de 6 min au final, sera diffusée bientôt sur Instagram, TikTok et YouTube. Dans la continuité, le souhait est que ces jeunes puissent poursuivre en montant par exemple une web télé, pour créer encore plus de contenu.
