Briser le silence
En conclusion de la journée professionnelle du 30 mai sur le thème des violences conjugales s'est tenue, vendredi dernier à la CCISM, une conférence publique. L'enjeu de cette réunion était de faire un résumé des entretiens professionnels et d’insister sur l’importance de la parole pour sortir les victimes de leur situation, souvent très complexe.
Le bilan de cette première rencontre entre professionnels de tous horizons est plutôt positif. A court terme sont envisagées la création d’un numéro d’appel d’urgence, une information continue dans les média et sur les réseaux sociaux dans toutes les langues, des séances d’éducation à la citoyenneté dans les écoles, la formation des professionnels sur le terrain, l’édition d’un annuaire répertoriant toutes les personnes aptes à aider les victimes, la nomination de référents dans chaque institution.
A plus long terme, seront également envisagés la mise en place d’un protocole avec les gendarmes, un dispositif d’hébergement ou de familles d’accueil, des solutions d’éloignement avec un éventuel partenariat avec la Guadeloupe, un accompagnement psychologique et social des agresseurs, des propositions d’accueil pour les enfants.
Tous ces moyens ont pour objectif d’aider les victimes à s’en sortir en brisant la loi du silence. En effet, sous l’emprise de leur agresseur, elles ont parfois du mal à réagir et bien souvent ne sont plus en mesure de vouloir exprimer leur souffrance. C’est pourquoi il est important de sensibiliser tout le monde : être témoin de violences conjugales et se taire, c’est aussi participer à la souffrance d’une personne.
Violences sur sa compagne
La seconde affaire, constatée à Saint-Martin, concerne un homme de 40 ans, d’origine dominicaine, ayant commis des violences à plusieurs reprises sur sa compagne, Saint-Martinoise mère de 8 enfants, rue de Hollande, et ce en état d'ivresse et alors qu'il a déjà 3 condamnations en lien avec l'alcool. Il a été condamné à 8 mois de prison dont 5 mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant 3 ans. Il est également condamné à une obligation de soins pour son alcoolisme. Le tribunal n’a pas demandé de mandat de dépôt. Il est donc sorti libre du tribunal.
Que faire si vous êtes témoin ou victime de violence conjugale ?
Il n’y a pas de numéro dédié pour le moment à Saint-Martin mais plusieurs solutions existent d’ores et déjà. Témoins ou victimes peuvent choisir à qui s’adresser en fonction de l’urgence de la situation.
• Contacter la gendarmerie pour signaler l’agression et/ou pour porter plainte :
- en appelant le 17, numéro accessible 24/24h,
- en se rendant sur place à Quartier d’Orléans ou à Marigot. Quelle que soit la démarche effectuée, Madame Gazon, intervenante sociale auprès de la gendarmerie en est avisée et prend le relais, pour aider les victimes, qu’il y ait dépôt de plainte ou pas. Pour les personnes qui ne maîtrisent pas le français un interprète est mis à disposition.
Le dépôt de plainte peut se faire dans n’importe quelle gendarmerie ou commissariat de police à Saint-Martin ou même en métropole.
• Contacter Trait d’Union au 0690 888 288 ou 06 90 37 84 01 :
Cette association met gratuitement à la disposition des victimes, en fonction des demandes, une assistance sociale, une psychologue, un juriste, … et intervient pour assister les victimes dans toutes leurs démarches y compris pour les accompagner à la gendarmerie si besoin.
• se rendre à l’hôpital en cas de violences physiques et demander à voir un médecin (dans l’idéal le médecin légiste) qui établira un certificat médical utile pour la suite des démarches.
Dans tous les cas, en parler à une personne de confiance, que ce soit un gendarme, un avocat, un psychologue, un médecin, un enseignant, un travailleur social, le personnel soignant … en parler est le premier pas qui peut permettre de s’en sortir.