Crise en Guyane : Echec des négociations
Après une visite de plusieurs jours en Guyane, la ministre des Outre-mer a plié bagage après l’échec des négociations. Les collectifs ont lancé lundi, une nouvelle opération « ville-morte ».
Ericka Bareigts a repris l'avion pour Paris, dimanche 2 avril, après le rejet par les grévistes du plan d’aide au département. Parmi les cinq points proposés par l’Etat, ce sont principalement trois points qui ont été en cause. Alors que l’Etat avait annoncé un plan d’urgence de plus de 1 milliards d’euros, les collectifs guyanais réclament 2.5 milliards d’euros. Et tout de suite. Les mesures concernant la santé et l’éducation ont par ailleurs été jugées trop floues. Dans son plan, le gouvernement a proposé la pérennisation d'un escadron de gendarmes mobiles et l'arrivée de 50 gendarmes et policiers en renfort dès 2017. Le ministre de l'Intérieur s'est aussi engagé à construire un tribunal de grande instance et une prison à Saint-Laurent-du-Maroni, pour un coût respectif de 30 et 50 millions d'euros.
Mais c'est sur les revendications en matière d'éducation et de santé que les négociations ont échoué. Enfin, un autre point d’achoppement a fait échouer les négociations : la question du statut de la Guyane. Les collectifs dénoncent le manque d’autonomie du territoire et critiquent le lien trop centralisé et vertical avec Paris, et demandent la mise en place d’un statut particulier tenant compte des spécificités du territoire et de son éloignement avec la capitale parisienne. Pour mémoire, un référendum sur l’autonomie de la Guyane a eu lieu en 2010, et c’est le « non » qui l’a emporté.
De son côté, le gouvernement n'a pas commenté cette revendication des manifestants. Le premier ministre, Bernard Cazeneuve convoquait hier après-midi (lundi, ndlr) plusieurs ministres à Paris, dans l'après-midi, pour discuter de la situation.