Des centaines d’enfants défilent dans Marigot pour faire entendre leurs droits
Mercredi, les élèves du périscolaire de la CTOS ont brandi des banderoles et scandé des slogans dans les rues de Marigot, dans le cadre de la journée mondiale de l’enfance.
UNE SITUATION « ALARMANTE » EN OUTRE MER
«Droit à la santé», «Droit de vivre en famille», «Droit à l’expression »… Les d’élèves du périscolaire de Saint-Martin ont investi les rues de Marigot mercredi en partant du stade Vanterpool jusqu’au jardin de la collectivité. Au total, 500 d’entre eux étaient attendus dans le cadre de la journée internationale du 20 novembre qui célèbre l'adoption en 1989 par les Nations Unies d’une Convention reconnaissant les droits de chaque enfant à travers le monde. Et pour cette année, l’Unicef France a choisi de s’arrêter spécifiquement sur la réalité des enfants d’outre-mer, détaillée dans un rapport publié le 20 novembre dernier qui pointe des inégalités «saillantes» dans ces 12 territoires en termes de santé, d’éducation et de logement. L’agence des Nations Unies appelle l’État Français à prendre des «mesures fortes» contre ces «inégalités alarmantes » qui touchent 1,2 millions de jeunes Français.
SAINT-MARTIN, BIENTÔT « VILLE AMIE DES ENFANTS » ?
Depuis 30 ans, Jeanine Arnell, chargée de mission de l’observatoire territorial de la protection de l’enfance, organise la mobilisation dans les deux parties de l’île, à Anguilla, et même Saint-Barthélemy cette année avec le centre documentaire des écoles et la médiathèque : «Le rapport de l’Unicef est accablant et montre la pauvreté à laquelle sont exposés les enfants sur nos territoires», explique-t-elle en regrettant qu’il n’y ait toujours pas de statistiques pour Saint-Martin :«On navigue à vue», renforce- t-elle. L’année dernière, Saint-Martin a demandé à obtenir le label, «Ville amie des enfants» de l’Unicef, qui suppose de respecter un certain cahier des charges en matière de respect de leurs droits. Une consultation nationale a débuté le 17 octobre et se poursuivra jusqu’au 15 mars 2024 sous la forme d’un questionnaire anonyme et confidentiel de 23 pages qui donne pour la première fois la parole aux 6-18 ans sur la manière dont ils voient leur vie de tous les jours, leurs loisirs, la santé, leurs relations avec leurs familles, leurs amis et leur école à Saint-Martin. «Nous ne serons pas labélisés dès l’année prochaine, précise Jeanine Arnell, mais c’est un cap vers lequel nous allons.»
PRISE DE PAROLE DEVANT DES ÉLUES
A l’issue de leur marche, les enfants ont pu interpeller des élues dans le jardin de la collectivité, la 2E vice-présidente, Bernadette Davis, ainsi que la 3E vice-présidence Dominique Démocrite Louisy, sur l’insécurité des élèves qui vont à l’école en vélo avec leurs parents sur des routes inadaptées, sur la situation précaire de certains camarades qui ne peuvent pas manger à la cantine et sont exposés à la faim, ou encore sur la disparité des programmes scolaires entre le nord et le sud et de l’île, où la culture et l’histoire locale sont enseignés. Le 119, numéro d’enfance en danger, opérationnel 24/24h, ainsi que le tchat qui entend lutter contre la prostitution des mineurs, ont été affichés dans les locaux de la collectivité en présence des vice-présidentes.