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Entre réglementation et insécurité, la plaisance en eau trouble

Par La rédaction
14 January 2025

La plaisance à Saint-Martin traverse une période agitée en ce début d’année 2025, confrontée à un double défi : une réglementation complexe du mouillage et une montée préoccupante de l’insécurité.

L’arrêté préfectoral n° 134 limitant le mouillage à 72 heures suscite de vives interrogations au sein de la communauté nautique. Les plaisanciers de Saint-Martin, association locale, ont sollicité une entrevue avec la préfecture pour obtenir des éclaircissements sur ces dispositions et examiner la question des taxes en vigueur. 

Des contrôles ont été effectués en fin d’année dernière par la brigade nautique. Ces vérifications étaient avant tout informatives et n’ont donné lieu à aucune verbalisation selon les forces de l’ordre. Des contrôles qui ne concernaient pas uniquement l’arrêté n° 134, mais également l’adoption des droits de port et des redevances d’usage pour l’année 2024. Les droits de port et redevances d’usage sont des frais que paient les plaisanciers pour utiliser les services de la marina (quais, électricité, eau) ou pour s’ancrer dans des zones réglementées et servent à entretenir les infrastructures maritimes.

En ce qui concerne le mouillage, visé par l’arrêté préfectoral, une clarification importante a émergé : la limite de 72 heures ne s’applique pas dans les zones administratives du port de Galisbay, incluant les baies de Marigot, de la Potence, de Grand Case, de Cul-de-Sac et le lagon. En revanche, les zones comme l’Anse Marcel ou Baie Orientale restent soumises à cette restriction, bien que exemptées de la taxe de mouillage.

La sécurité au cœur des préoccupations

Parallèlement, une recrudescence des actes de délinquance assombrit encore le tableau. Les plaisanciers signalent une multiplication des vols d’annexes sur les quais et des intrusions nocturnes, aussi bien au mouillage que dans les marinas.

Un problème pris très au sérieux par les forces de l’ordre. Le commandant Hugues Loyez a précisé que, vers 22 h vendredi soir, la gendarmerie avait interpellé plusieurs individus en flagrant délit de vol sur des bateaux dans le lagon de Sandy Ground. Ceux-ci ont été placés en garde à vue.

Cette situation pourrait entraîner des répercussions économiques. Les professionnels du nautisme, chantiers navals et commerces spécialisés craignent une baisse significative de leur activité. La fréquentation de la baie de Marigot en ce début d’année en est l’illustration la plus visible, tandis que des destinations voisines comme Saint-Barthélemy connaissent une affluence record.

Les nouvelles zones de mouillage, notamment celle de la marina Fort Louis, font également l’objet de critiques. Leur conception et leur protection insuffisantes les rendent vulnérables aux conditions météorologiques, comme l’ont démontré plusieurs incidents d’échouage récents.

Face à ces défis multiples, les acteurs locaux attendent des réponses concrètes. La communauté nautique, un des piliers de l’économie touristique de l’île, espère qu’une concertation permettra de trouver un équilibre entre sécurité, réglementation et attractivité du territoire.

La rédaction