Le président de la MILDECA en reconnaissance à Saint-Martin
Pour la première fois depuis son existence, en 1982, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) est venue en reconnaissance sur les Iles du Nord. Vendredi, son président, Nicolas Prisse, aux côtés du préfet Vincent Berton et du 4e vice-président de la COM, docteur Michel Petit, expliquait ses missions à la presse.
Dans le cadre d’un déplacement dans les Caraïbes, le président de la MILDECA et sa délégation ont introduit Saint- Martin et Saint-Barthélemy dans la boucle. Cette administration, dépendant directement du cabinet du premier ministre, est chargée de coordonner l’action publique visant à réduire les consommations de substances addictives (alcool, drogues, tabac…), qui ont des conséquences sanitaires et sociales importantes. La MILDECA a également dans sa ligne de mire les addictions telles que les jeux vidéo ou les jeux d’argent. Des politiques de prévention, mais aussi de répression sont mises en oeuvre et des outils et des financements sont mis à disposition des collectivité territoriales pour lutter contre ces fléaux. « Dans l’Hexagone, 30 à 40% des délits sont commis sous l’emprise de l’alcool et ce taux passe à 60% dès qu’il s’agit de violences familiales », a commenté le président Nicolas Prisse, également médecin. Le préfet Berton s’est félicité de cette démarche, car selon lui, « le sujet est complexe localement, le territoire des Iles du Nord étant un carrefour-clé dans le trafic de drogue entre les Etats-Unis, l’Amérique du Sud et l’Europe ». Mais pas seulement pour cette raison, les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy étant par ailleurs fortement inscrites « dans les usages festifs d’alcool et d’herbe de cannabis », engendrant des faits de violence en tout genre, notamment dans les contextes intrafamiliaux et conjugaux, précisait le préfet Berton. Le Docteur Michel Petit relevait la forte incidence de la consommation de drogue et d’alcool sur les femmes enceintes et les enfants à naître, « première cause de handicap mental non génétique chez l’enfant », précisait le Docteur Prisse, et Michel Petit indiquait vouloir déposer auprès de la MILDECA une demande de financement pour la mise en oeuvre d’opérations de prévention de ce grave fléau dont Saint-Martin est impacté à des niveaux inquiétants.