Les élections ont évincé la célébration du traité de Concordia
Par Ann Bouard
25 March 2022
L’actualité politique cette année a fait oublier une commémoration pourtant chère aux saint-martinois, le traité de Concordia. Il y a maintenant 374 ans, il instaurait sur ce petit territoire un mode de fonctionnement et une manière de vivre qui bien avant que l’idée même ne fasse son chemin dans le cerveaux des dirigeants du vieux continent, augurait déjà une certaine forme d’Europe.
Point de célébration ni discours en cette journée du 23 mars … le traité de Concordia est passé aux oubliettes, faute de politiques pour prendre la parole, droit de réserve oblige en cette période électorale ou de représentant de l’État, déjà sur le départ.
A l’heure où tous privilégient les réseaux sociaux, il est bien dommage que ce pan d’histoire n'ait pas trouvé sa place sur le web pour rappeler ce que l’histoire nous enseigne et en quoi elle interfère aujourd’hui encore dans nos modes de vies.
Car s’il a été quelque peu malmené au cours des dernières années, le traité de Concordia est le fondement même de Saint-Martin, dans sa globalité, et il régit encore et toujours les modalités de cohabitation entre les parties française et néerlandaise de l’île.
A l’heure où tous privilégient les réseaux sociaux, il est bien dommage que ce pan d’histoire n'ait pas trouvé sa place sur le web pour rappeler ce que l’histoire nous enseigne et en quoi elle interfère aujourd’hui encore dans nos modes de vies.
Car s’il a été quelque peu malmené au cours des dernières années, le traité de Concordia est le fondement même de Saint-Martin, dans sa globalité, et il régit encore et toujours les modalités de cohabitation entre les parties française et néerlandaise de l’île.
Cohabitation, coopération et entre aide
Signé en l’an 1648 entre les représentants des monarques de France et de Hollande, sur un morne qui sera désormais nommé Mont des Accords, il stipule en effet, en neuf articles, les conditions de cohabitation entre les habitants des deux parties de l’île ; une cohabitation pacifique, faite d’entraide, et basée sur la libre circulation des biens et des personnes. Il stipule également que les ressources de l’île doivent être utilisées de manière équitable entre les deux parties et qu’en cas de conflit armé avec une puissance étrangère l’entraide était également de mise. Sur certains points, il est même précurseur d’accords beaucoup plus récents comme la collaboration policière pour exemple, permettant d’arrêter un délinquant d’un côté de l’île pour le remettre aux autorités de l’autre côté. Des valeurs à rappeler pour qu’elles ne soient pas galvaudées.
Cette signature allait sceller à jamais le destin des habitants et conférer à l’île sa particularité: celle aujourd’hui d’être le plus petit territoire au monde (54km2 pour Saint-Martin et 34km2 pour Sint Maarten) à être partagé entre deux états.
Cette signature allait sceller à jamais le destin des habitants et conférer à l’île sa particularité: celle aujourd’hui d’être le plus petit territoire au monde (54km2 pour Saint-Martin et 34km2 pour Sint Maarten) à être partagé entre deux états.
Ann Bouard