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Polémique : l’Etat a-t-il suffisamment anticipé le danger d’Irma sur les Iles du Nord ?

27 September 2017

Une polémique enfle les débats, et qui a même été récupérée par les politiques, au point où la question d’une enquête parlementaire est posée au niveau du pouvoir central. Retour sur la chronologie des faits.

Quand l’on reprend la chronologie des faits depuis la naissance d’Irma, le mercredi 30 août, c’est-à-dire à J-7 avant le passage de l’ouragan sur les Iles du Nord, et le mercredi 6 septembre, jour J, Météo France tirait la sonnette d’alarme dès le jeudi 31 août (à J-6), prévoyant alors un ouragan majeur passant sur la Guadeloupe, avec des vents à plus de 225 km/h.
Pour beaucoup, c’est à ce moment-là précis que l’Etat français aurait dû anticiper les dangers. Le Ministre de l’Intérieur, Gérard Coullomb, affirmait dernièrement lors d’une interview sur France 2, que « 1100 hommes avaient été basés sur l’île de la Martinique pour prévoir des secours immédiatement après la catastrophe (…) ». Et d’ajouter : « Quand les prévisionnistes ont remonté la trajectoire d’Irma sur les Iles du Nord, nous avons déplacé ces hommes sur la Guadeloupe ». Et pourtant, ces 1100 hommes, les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy ne les ont pas vus fouler leur sol avant le lundi 11 septembre (à J+5), veille de l’arrivée du Président Macron à Saint-Martin…
Le dimanche 3 septembre, un avion de la Navy parti en reconnaissance, confirme bien qu’un ouragan majeur est prévu de passer sur les Iles du Nord pour le mardi ou le mercredi de la semaine suivante. Et les prévisionnistes s’alarment en même temps de la naissance dans l’Atlantique d’un autre phénomène, José, dont les analyses de trajectoire le feraient également passer à proximité des Iles du Nord, deux jours seulement après le passage d’Irma. Il est alors reproché aux pouvoirs publics d’avoir attendu le passage de José pour déployer les secours. Juste après le passage d’Irma, ce serait le minimum qui aurait été mis en place, laissant la place au désarroi des populations et surtout aux pillages au vu et au su de tous. Et ce n’est que le 11 septembre, après que l’ouragan José ait heureusement épargné les deux îles sœurs, et veille de l’arrivée du Président Macron, que les secours se sont vraiment mis en place. Laissant alors, et avec raison, un goût amer d’abandon de la part de l’Etat dans les esprits de la population de Saint-Martin.
(source de la chronologie : page FB Olivier Tisserand)