Politiques de l’habitat : quel avenir pour Saint-Martin ?
Par Ann Bouard
19 July 2022
Les politiques de l'habitat et de l'aménagement du territoire ont un impact important tant pour les entreprises que pour les particuliers. Le bâti est d’ailleurs devenu un dossier urgent depuis septembre 2017. Le sujet faisait l’objet d’un séminaire le 8 juillet dernier, organisé par l’USHOM (Union Sociale pour l’Habitat Outre-mer) en partenariat avec la Collectivité de Saint-Martin.
L’USHOM a initié ces séminaires, avec l’ensemble des maires des DOM dans tous les départements et collectivités d’outre-mer. C’est la première fois que ce type d’événement, ouvert à tous les acteurs concernés par la question de l'habitat, était organisé à Saint-Martin sous l’impulsion du premier vice-président de la Collectivité, Alain Richardson.
Les constats
En préambule, Alain Richardson a tenu a souligner le caractère exceptionnel de ces rencontres, qui offrent grâce à l’USHOM, l’opportunité de faire remonter les difficultés auxquelles Saint-Martin est confronté. Rappelant que déjà en 1820 des noirs libres étaient propriétaires et exploitaient leur terrains, l’histoire a tissé un lien particulier, affectif, identitaire, culturel des saint-martinois avec la terre. Depuis, la croissance démographique a pesé sur les infrastructures publiques et sur l’offre en matière de logements. Mais il y a eu un avant et un après Irma. Pour le vice-président de la Collectivité, aujourd’hui la situation est critique, il y a urgence. Cependant, la Collectivité n’a pas les moyens de répondre à cette urgence, même s’il y a une oreille attentive aux problèmes et une volonté d’accompagnement de la part de l’État. Il déplore également que les dispositifs qui s’appliquent ailleurs ne s’appliquent pas à Saint-Martin, d’où la nécessité de faire remonter la gravité de l’urgence.
De son côté, Michel Pelenc, Président de la commission outre-mer du Conseil National de l’Habitat, dans une analyse synthétique a résumé les cinq points essentiels à prendre en compte pour mener à bien une politique de l’habitat :
– la précarité sociale des ménages et le décalage offres-revenus,
– l’intervention requise de tous les maillons de la chaine, or certains maillons manquent,
– le mauvais état du centre-ville,
– le lien entre la Collectivité et l’État, à préciser pour le pilotage de la politique en question,
– la méconnaissance des problématiques et des solutions qui pourraient être appliquées,
– enfin, une telle politique nécessite de l’argent, et c’est à l’État de flécher les budgets … mais les services de l’État étaient aux abonnés absents lors de ce séminaire.
De son côté, Michel Pelenc, Président de la commission outre-mer du Conseil National de l’Habitat, dans une analyse synthétique a résumé les cinq points essentiels à prendre en compte pour mener à bien une politique de l’habitat :
– la précarité sociale des ménages et le décalage offres-revenus,
– l’intervention requise de tous les maillons de la chaine, or certains maillons manquent,
– le mauvais état du centre-ville,
– le lien entre la Collectivité et l’État, à préciser pour le pilotage de la politique en question,
– la méconnaissance des problématiques et des solutions qui pourraient être appliquées,
– enfin, une telle politique nécessite de l’argent, et c’est à l’État de flécher les budgets … mais les services de l’État étaient aux abonnés absents lors de ce séminaire.
Des travaux présentés au Sénat
Une présence qui aurait été souhaitable, car l’articulation des compétences et des responsabilités de la Collectivité avec celles de l’État est en effet primordiale pour qu’une réelle politique en la matière puisse être mise en place. Cela aurait permis d’avoir un état des lieux plus complet (notamment un retour sur la mission foncier présente sur le territoire du 1er au 6 juillet et dont les visites terrain avec les services de la Préfecture n’ont fait l’objet d’aucun retour), avant d’aborder les ateliers de travail dont le premier, intitulé « de l’importance de l’adaptation des règles juridiques et financières des politiques du logement » devait aborder la question de la cartographie des risques et comment reconquérir les fronts de mer. Des notions de risques abordés encore dans les autres ateliers que ce soit sur la garantie de la sécurité des personnes, les assurances ou le système de solidarité nationale. Les participants se sont également penchés sur les aspects économiques, la défiscalisation, les locations saisonnières, la capacité du BTP à produire des logements, etc. L’ensemble des travaux menés lors de ces ateliers fera l’objet d’un rapport qui sera présenté au Sénat le 26 septembre 2022 lors du colloque annuel de par l’USHOM, en vue d’une résolution, voire d’une motion.
Ann Bouard