Projet de piscine à Sandy Ground : La préfecture assure sa poursuite
Prenant acte de la décision du Club Nautique de Saint-Martin (CNSM) d’abandonner le projet de construction d’un bassin nautique à Sandy Ground, le préfet Vincent Berton indique la poursuite du projet et évoque la recherche d’une nouvelle modalité de portage.
Dès le lendemain de la diffusion du communiqué du Club Nautique de Saint- Martin, intitulé « Désolés, pas de piscine à Sandy Ground » et relayé dans les médias locaux, la préfecture a réagi promptement par un communiqué de presse : « Le préfet prend acte de cette décision de l'association. La construction d'une piscine à Sandy-Ground bénéficie depuis plusieurs mois d'un fort soutien de l’État, qui s'est matérialisé par l'octroi d'une subvention de 490 000 euros sur le budget de l'agence nationale du sport.
Ce projet répond en effet à un besoin essentiel pour Saint-Martin : disposer d'un équipement permettant d'apprendre à nager, notamment pour les plus jeunes. Il correspond également à la volonté de réimplanter à Sandy-Ground des équipements et des services de proximité, qui pourront bénéficier directement aux habitants de ce quartier. C'est pourquoi le préfet Vincent Berton tient à indiquer que le projet va se poursuivre et que l’État va rechercher dans les prochains jours, en lien avec la collectivité de Saint-Martin, les conditions dans lesquelles cette piscine pourra être construite, en définissant de nouvelles modalités de portage du projet. » En clair, si le CNSM jette l’éponge, face à la nécessité criante, voire réglementaire et légale, que le territoire dispose d’un bassin d’apprentissage de la natation, l’objectif pour le préfet est de trouver un nouveau porteur dudit projet, et de le poursuivre. Reste à savoir si la subvention accordée par l’ANS pour être transférée à un autre porteur de projet ou bien s’il faudra que ce dernier procède à toute la marche à suivre pour déposer une nouvelle demande de subvention, avec les délais que cela suppose… Du côté du président du CNSM, Bulent Gulay, cette décision d’abandonner ce projet de création d’une base nautique qu’il indique comme étant douloureuse, après des mois, voire des années de travail pour le mener à terme, a été prise face à ce qu’il considère être du mépris de la part de la Collectivité qui n’a jamais semblé être intéressée ni n’a jamais formellement donné son accord pour être partie prenante. « Les subventions que nous avons sollicitées auprès de l’Agence Nationale du Sport (ANS) et qui nous ont été accordées pour un montant de 490 000€ concernent les investissements pour la construction de la structure.
Pour le fonctionnement de la base nautique, notamment pour son démarrage, nous sommes restés en attente d’un accord pour une subvention de fonctionnement. Certes, dans les comptes prévisionnels du projet, nous avons une part d’autofinancement grâce à des recettes prévisionnelles tirées de l’activité, mais la Collectivité devait également participer à ce fonctionnement. Nous avons eu de multiples réunions avec la Collectivité qui n’ont jamais abouti… Nous avons fini par comprendre que notre projet n’intéressait pas la Collectivité », nous indiquait-il.
UN PROJET AVORTE DANS L’OEUF ?
Pour rappel, le projet du CNSM avait été présenté en présence du référent de l’époque de la délégation régionale académique à la jeunesse, à l'engagement et au sport (DRAJES), Marc Fabre, en juillet de l’année dernière, et tous les voyants semblaient alors au vert pour que la piscine à Sandy Ground voie le jour courant de l’année 2023. Sur un terrain situé en bord de mer à Sandy Ground, quartier prioritaire de la Politique de la Ville, non constructible et situé en zone rouge du PPRN, appartenant à la société Buildinvest le mettant gracieusement à la disposition du CNSM pour une durée de 12 ans, le bassin nautique devait être réservé prioritairement aux scolaires, mais aussi à tout public. Le projet prévoyait la construction d’une piscine à vagues d’eau de mer, afin de proposer d’autres activités nautiques que la natation (kayak, paddle…). Hors d’eau et ceinturé par une structure composée de 90 bacs plastiques remplis d’eau de mer, le bassin était prévu démontable à l’approche d’événements climatiques. A terme le CNSM ambitionnait la création d’un complexe sportif complet, composé d’un parc de jeux et également d’un restaurant de plage. Une véritable base nautique et de loisirs, pour les enfants en priorité avec des horaires aménagés pour les scolaires, mais aussi pour tout public. Un projet créateur dans un premier temps d’au moins 4 emplois : 2 services civiques, 1 directeur et 1 maitre-nageur, des emplois financés par les fonds européens FSU, était-il précisé.
Lors de sa visite à Saint-Martin en mai 2022, Jean-François Carenco alors ministre délégué chargé des Outre-mer, avait effectué une visite du terrain qui devait être destiné à la construction de ce projet de piscine, en présence du président Louis Mussington et du préfet Vincent Berton.