Synthèse des architectes de l'urgence : le choc !
Alors que le Président Gibbs ainsi que le Président de la République Emmanuel Macron lors de sa visite à Saint-Martin le 12 septembre dernier, et également le Premier Ministre Edouard Philippe, annoncent un « territoire dévasté avec 95% du bâti détruit », les Architectes de l’Urgence évoquent, eux, seulement 5% de bâti détruit. Des déclarations qui passent mal !
Dans une étude publiée le 20 septembre et intitulée « les premiers enseignements de l’ouragan Irma ! », les Architectes de l’Urgence évoquent « un écart important entre les déclarations catastrophistes initiales (95% de destruction) et la réalité, bien moins sévère en ce qui concerne les dommages sur les bâtiments ».
Selon eux, « environ 5% seulement des constructions sont détruites ou complètement inutilisables sans la mise en œuvre de travaux très importants. Toujours selon cette même fondation, ces destructions sont du fait du "non-respect des normes paracycloniques". Et de continuer en dénonçant : « Ce message catastrophiste a contribué à créer une demande supplémentaire d'évacuation en urgence" et a nui "à la crédibilité des autorités".
La population choquée par ces affirmations
Des affirmations qui n’ont pas été sans heurter la population saint-martinoise, déjà fortement traumatisée dans sa chair par le passage d’Irma, laissant l’impression que ce qui leur était tombé sur la tête n’avait rien de grave. Une broutille !
Nous avons contacté M. Coulombel, l’architecte de l’urgence auteur de cette synthèse, qui se trouve actuellement au Mexique, pour évaluer les dégâts sur le bâti suite au terrible séisme qui a secoué la ville de Mexico : « Nous pouvons dire que 95% des bâtiments de Saint-Martin sont touchés à des degrés divers, mais ils ne sont pas détruits. Un bâtiment détruit, selon la terminologie employée par les architectes est un bâtiment qui n’existe plus. Où plus aucune réparation n’est possible.
Nous sommes venus à Saint-Martin, et nous avons pu constater de nombreux dégâts sur les toitures, sur les ouvertures, mais pas sur le gros oeuvre. En termes de coûts, ce n’est pas la même chose, puisque dans la construction d’un bâtiment, 50% du budget concerne le gros œuvre », explique l’Architecte de l’Urgence. Il a par ailleurs évoqué « un habitat informel, sur lequel il y a peu de connaissances », faisant référence aux habitations de fortune situées dans les quartiers les plus populaires, qui ont été totalement détruites. Et de s’indigner : « Comment d’ailleurs dans un territoire français, est-il possible de laisser vivre des personnes dans ces conditions?». Nos lecteurs apprécieront…