Un saint-martinois au 1er salon du tatouage de la Caraïbe
Du 13 au 15 juillet, a eu lieu en Guadeloupe au World Trade Center de Baie-Mahault le 1er salon du tatouage de la Caraïbe baptisé Caribbean Tattoo Convention. Durant ces trois jours des tatoueurs venus de France métropolitaine, du Canada, de Trinidad, de Barbados, de Saint-Domingue, du Brésil, de Martinique, de Guyane, de Saint-Barthélemy et de Polynésie avec un tatoueur traditionnel en invité d’honneur, ont fait le show et proposé leurs œuvres. Parmi ces artistes figurait Victor Alvarez, installé à Grand-Case sous l’enseigne « Victor Tattoo ».
Un salon durant lequel les visiteurs ont pu assister à des shows, des expositions, des concerts, des conférences. Durant cette manifestation, Victor c’est surtout concentré « à véhiculer une bonne image de Saint-Martin. Du coup, j’avais préparé des petits flashs1 tattoo pour tout le monde… Le dernier jour, je me suis focalisé sur de gros flashs que j’avais imaginé. Je voulais faire une belle pièce et j’ai fait un tigre qui a beaucoup plus, même aux autres tatoueurs ».
Près de 40 artistes tatoueurs ont participé à cette convention organisée par Badjo, un tatoueur installé en Guadeloupe. Des tatoueurs qui proposaient des modèles dans plusieurs spécialités comme « le japonais traditionnel, le old school traditionnel avec des traits très nets et de belles couleurs, le réalisme, l’abstrait, des styles un peu graphiques qui mélangent du réalisme avec des traits assez géométriques, le traditionnel polynésien, le new school qui mêle le traditionnel américain, avec des marins et des pin-up, mais en donnant un petit côté caricatural… ».
FAN DU NEW SCHOOL AVEC UNE PART DE RÉALISME
Victor déclare être étonné du nombre de personnes que l’événement a déplacé et de la très bonne expérience et des échanges qu’il a eus avec les autres tatoueurs. « C’est l’occasion de voir les techniques des uns et des autres. Des techniques qui peuvent nous permettre d’avancer dans notre propre travail, mais aussi de découvrir de nouveaux matériels ».
Dans la réalisation de ses tatouages Victor assure être « un peu polyvalent. Mais ce qui me plaît c’est le new school avec un côté réaliste. La personne me donne les sujets qu’il veut dans son tattoo, je réalise une composition et ensuite je lui propose ». Mais la beauté et le réalisme d’un tatouage, s’il résulte du talent du tatoueur, dépendent également de la teinte de la peau.
« La technique change complètement s’il s’agit d’une peau foncée ou d’une peau claire. Tout ce qui est tatouage réaliste nécessite minimum un dégradé de cinq gris différents. Sur une peau foncée, on ne peut pas avoir ce dégradé, même sur une peau mate », précise Victor Alvarez.
PROGRESSER POUR SORTIR DE SA BULLE DE CONFORT
Toujours pour se perfectionner et améliorer sa technique, le tatoueur de Grand-Case va effectuer un séminaire à Paris « avec un tatoueur qui est très, très, très bon au niveau du réalisme (…) Mélanger du réalisme et avoir des techniques en plus vont m’apporter énormément dans mon travail. Je vais me sentir encore plus à l’aise et ça va me permettre de faire quasiment tout ».
Progresser est le maître mot de Victor, et ce séminaire est très important pour lui, « si on veut évoluer. Si on reste dans sa bulle, on n’évolue pas et l’on reste à la traîne. Aujourd’hui, les codes du tattoo ont été cassés, les gens voient sur Internet ce qui se fait et ils ont une autre vision du tatouage. Si vous ne pouvez pas satisfaire sa demande, vous ne travaillerez pas. Pour moi ce serait frustrant de devoir refuser ce que l’on me demande ».
Beaucoup de jeunes artistes qui sortent des écoles de graphisme ont appris à s’identifier à un style, « du coup il y a une compétition qui vous permet et vous oblige à sortir de votre zone de confort pour aller chercher autre chose, pour progresser ».
1-Un flash tattoo est un dessin imaginé par le tatoueur et proposé au client.