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Une mère séparée de son fils hospitalisé en métropole

12 October 2018
Agé de huit ans, le jeune DJerome D.L.S. a déjà subi deux opérations en métropole pour une tumeur au cerveau. Pour la troisième fois, il a dû repartir à Paris pour une nouvelle intervention chirurgicale.. Le seul problème est que sa mère, Angela D.L.S., qui avait pu l’accompagner les deux premières fois, n’a pu quitter Saint-Martin avec son fils, car sa demande de carte de séjour est en cours et semblerait être bloquée par l’administration.
 
DJerome a été admis en urgence à l’hôpital universitaire Necker Enfants malades « le 27 août 2018 pour un bilan et une intervention chirurgicale dès que possible », selon le certificat médical émis par l’hôpital. La mère, qui est d’origine Dominicaine, possédait des documents de résidence émis par l’administration de Sint-Maarten, bien qu’elle vive depuis plus de quinze ans en partie française avec le père de ses deux enfants.
Depuis, le père est décédé et désormais elle s’occupe seule des deux jumeaux. Dès la première intervention, il avait été dit à la mère que ce serait mieux pour elle que tous ses documents soient en bonne et due forme, au regard de l’administration française. Chose qu’elle fait à la suite de la seconde intervention.
Après avoir eu un dossier à remplir de la part de la préfecture des îles du Nord, elle renonce à ses papiers de Sint-Maarten. Gilbert Rousseau, un ami de la famille, la soutient et s’occupe des démarches administratives, toutefois il déplore que le dossier subisse un blocage à la préfecture. « Dès que le dossier a été déposé en préfecture et que la secrétaire générale a pris le dossier en main, elle a mis un blocage là-dessus », assure Gilbert Rousseau, « j’ai demandé des rendez-vous avec cette dame et jusqu’à présent je n’en ai pas eu », pourtant « elle a mes coordonnées ».
Après avoir complété le dossier, il s’avère que cette maman se rend compte qu’elle ne peut pas accompagner son enfant en métropole pour les soins, « ça dure depuis le mois d’août. On ne sait pas quand elle aura ses papiers pour aller au chevet de son fils ». Après l’opération, un suivi médical se poursuit et l’enfant est actuellement en rééducation, « c’est mon fils qui se trouve en région parisienne qui, tous les jours, fait un déplacement de 45 minutes pour lui rendre visite et savoir comment il va ».
 
L’enfant réclame sa mère
 
Mais Rousseau s’inquiète aussi pour son fils, coureur cycliste professionnel, qui a dû arrêter sa préparation sportive pour se consacrer à l’enfant afin qu’il ne soit pas seul, « mais ça devient de plus en plus compliqué pour mon fils ». Même si l’opération à l’hôpital Necker s’est bien passée, l’enfant est fatigué et réclame sa mère, car son séjour risque de se prolonger. En effet, lors des deux premières interventions les séjours ont duré près de trois mois et actuellement Gilbert Rousseau pense qu’il y a « un abus de pouvoir ».
Contactée, la secrétaire générale de la préfecture, Régine Pam, a fourni des explications concernant ce dossier, « nous étions dans une situation d’urgence pour l’enfant de cette dame. Nous avons très rapidement délivré un laissez-passer pour que cet enfant puisse bénéficier de soins ». Les enfants et Angela ayant des documents périmés ou en cours d’instruction, la secrétaire générale considère que « le principe de la solidarité nationale a joué. S’agissant de l’accompagnement, nous sommes sur un dossier qui est dans le cadre d’une procédure qui n’est pas simple. Nous avons considéré que l’urgence valait pour le malade, et que le malade a été pris en charge par l’équipe médicale française ».
Le dossier n’est pas bloqué, assure la secrétaire générale, « il est en cours d’instruction » et pas « seulement côté préfecture ». Tout en précisant que « le caractère d’urgence ne vaut pas pour saboter l’instruction d’un dossier ».