Trafic de cannabis : 12 kilos saisis dans des colis en provenance de Miami
Un quinquagénaire a été jugé en comparution immédiate vendredi pour son rôle dans un trafic de cannabis entre Miami et les Caraïbes. Arrêté en flagrant délit après la découverte de plusieurs colis de drogue, il a écopé d’une peine de prison ferme et d’une lourde amende, ses explications n’ayant pas convaincu le tribunal.
Le 30 janvier, le KSPM, l’unité de police de Sint Maarten, a signalé à l’Office anti-stupéfiant (OFAST) de Saint-Martin la découverte d’un colis suspect dans un conteneur appartenant à une société de transport du côté français. À l’intérieur, les enquêteurs trouvent de l’herbe de cannabis soigneusement conditionnée. Le colis, en provenance de Miami, était destiné à une résidente de la partie française de l’île.
L’enquête s’accélère lorsque les gendarmes apprennent qu’un homme d’une cinquantaine d’années récupère régulièrement des colis dans cette même société. Le suspect est rapidement identifié: il s’agit de DD, déjà connu des services de police. Le 3 février, une fouille assistée d’un chien spécialisé permet de repérer deux nouveaux paquets contenant de la drogue. Le lendemain, les forces de l’ordre passent à l’action : DD est interpellé en flagrant délit alors qu’il s’apprête à récupérer les paquets
Trafiquant organisé ou homme brisé ? L’opposition entre le ministère public et la défense
Face aux enquêteurs, le prévenu tente de minimiser les faits. Il affirme consommer du cannabis pour soulager ses crises d’algies vasculaires faciales, une pathologie particulièrement douloureuse. Selon sa version, il aurait accepté de récupérer ces colis à la demande de « Jamaïcains » rencontrés en partie néerlandaise, en échange de l’effacement d’une dette de 500 € et d’une provision de 500g de cannabis.
Le parquet n’est pas convaincu par ces explications. Pour le procureur, plusieurs éléments trahissent un trafic parfaitement orchestré : l’absence de téléphone portable lors de l’interpellation, l’utilisation d’un chauffeur et d’un véhicule tiers, autant de méthodes caractéristiques d’un réseau organisé. Au total, ce sont 12 kg de cannabis qui ont été saisis, pour une valeur estimée à 49 000€ sur le marché.
« Ce type de trafic est le terreau de la violence sur l’île », souligne le procureur, établissant un lien direct avec la multiplication des armes et des fusillades dans la région. Le ministère public a requis 18 mois de prison ferme, assortis du maintien en détention et d’une amende correspondant à la valeur de la drogue saisie.
La défense, elle, joue la carte de l’empathie, mettant en avant l’état de santé précaire de DD « C’est un homme brisé par la vie, souffrant de crises neurologiques violentes, d’une hépatite et soutien d’une famille nombreuse. », plaide son avocat, qui insiste sur le rôle limité de son client, simple exécutant dans ce trafic.
Le tribunal a condamné DD à 18 mois de prison ferme, au maintien en détention et à une amende de 49 000 €.
