Les six candidats actuellement déclarés ont répondu aux thèmes suivants : LE SOCIAL, L’EMPLOI ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE
Une fois élu à la présidence de la Collectivité, quelles seront vos priorités dans le domaine du SOCIAL, DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE et les mesures phares pour les mettre en œuvre ?
Jules Charville : Hope Party
Dans le domaine du social, nous allons poursuivre le projet de centre médico-social initié par l’équipe sortante. Un autre chantier consistera à rendre le Centre hospitalier de Marigot plus efficient. Au sujet du dispositif RSA, nous nous battrons pour que le projet d’imposition de 30% de cette allocation ne voie pas le jour. Taxer les bénéficiaires du RSA c’est taxer la pauvreté. Notre projet est d’aller chercher des recettes ailleurs.
Nous souhaitons par ailleurs entamer des négociations avec l’Etat pour créer des branches localement des Universités Antilles-Guyane : le droit, la médecine, les classes préparatoires aux grandes écoles. Avec Internet, il est facile de développer des cours par téléconférences. Il suffit juste d’avoir des salles équipées. Cela sera une de nos priorités.
Nous allons également entamer des négociations avec les représentants du rectorat à Saint-Martin pour qu’il n’y ait plus de pénurie de professeurs comme on le voit trop souvent.
Enfin, nous mettrons en œuvre des formations professionnelles qualifiantes qui seront en adéquation avec les besoins formulés par les entreprises locales. Une formation pour les personnels territoriaux est également notre priorité : la Collectivité souffre d’une pénurie de Cadres A, dont elle a cruellement besoin.
Daniel Gibbs : Team Gibbs 2017
Le constat est alarmant : 80% des personnes sans emploi à St Martin n’ont aucune qualification, la moitié de nos actifs n’a aucun diplôme. Trop de jeunes sortent du système scolaire sans bagage et ceux qui réussissent n’ont pas toujours les moyens de poursuivre des études supérieures. Encourager les meilleurs, épauler les plus fragiles, rassurer et aider nos entreprises pour qu’elle favorise l’embauche locale : voilà notre priorité. Pour le volet entreprises, nous avons le levier fiscal. Pour la formation et l’éducation de nos jeunes, il nous faut de bons outils : un vice-rectorat notamment, nous permettra d’agir tant sur les contenus pédagogiques que sur le recrutement et la formation des enseignants. Il faut également se servir du 74 et de notre compétence bilinguisme dans le 1er degré pour faciliter le double apprentissage du Français et de l’Anglais dès la maternelle. On ne peut plus continuer à enseigner à Saint-Martin comme on enseigne à Paris ! Nous devons former une élite, mais aussi pouvoir offrir aux bacheliers qui ne peuvent sortir du territoire pour poursuivre leurs études, la possibilité d’obtenir au moins un niveau Licence à Saint-Martin ou des formations d’excellence, dans le tourisme ou l’interprétariat. Les filières techniques doivent être valorisées et l’apprentissage réorienté vers des secteurs créateurs d’emplois localement, les métiers de la mer par exemple. Une école de la 2ème chance et un RSMA sont nécessaires pour former nos « décrocheurs ».
Julien Gumbs : MOCSAM
Il faut réformer le RSA. Tout le monde voit le RSA comme une charge, mais comme nous ne pouvons pas laisser nos compatriotes dans le besoin, quelles que soient leurs origines, la réforme que nous portons c’est de faire du RSA un investissement pour améliorer l’employabilité des personnes concernées.
Par exemple, c’est prendre à peu près deux tiers du montant du RSA qui sera fixe, quelles que soient les conditions, et si la personne recherche activement ou pas un emploi, elle percevra cette somme. Le RSA est à environ 480 €, elle recevra une somme de l’ordre de 290-300 € sans conditions, et pour percevoir le complément, une personne qui est sans diplôme et sans qualification aura obligation de s’inscrire dans des formations qui seront mises en place.
En même temps qu’elle perçoit le RSA, on va former cette personne et ça va permettre d’améliorer son employabilité. Le RSA devient une sorte d’investissement dans l’avenir.
Pour les personnes qui sont diplômées, hautement qualifiées, qui se retrouvent dans des situations difficiles, ce sera aussi valable pour elles, mais en ce qui les concerne, elles ne vont pas suivre des formations, mais elles vont dispenser des formations à ceux qui sont sans qualifications.
Ce sera toujours le même coût, en termes de dépenses, mais au moins on améliore l’employabilité de ceux qui ne sont pas qualifiés, et l’on redonne confiance à ceux qui sont qualifiés et qui ont peut-être perdu confiance en eux.
Louis Mussington : MJP
Le social et l’emploi sont liés aux actions économiques que nous allons prendre, donc si on relance l’investissement, le BTP va tourner et il y aura de l’activité économique.
Pour l’aérodrome de Grand-Case, nous pensons qu’il faut créer de l’activité économique dans ce secteur, mais pour cela il faut casser la concession avec la société qui le gère, parce que j’ai fait les comptes et ils n’ont rien apporté, aucune activité. Il faut de l’activité toute la journée. Nous pensons privilégier un contrat avec l’aéroport de Juliana. Parce que les responsables de Juliana ont démontré qu’ils avaient une capacité à pouvoir développer cette structure aéroportuaire. Il faut développer le jet privé à Grand-Case, car il y a de l’activité autour des jets privés. Ils sont spécialisés dans ce secteur, donc nous allons travailler en partenariat avec eux. C’est une solution pour pouvoir dynamiser ce bassin. L’ascenseur social n’existe pas à Saint-Martin. Beaucoup de jeunes sont condamnés à leur triste sort et n’ont pas de moyen de s’en sortir. Il faut encourager et accompagner les jeunes porteurs de projets. Ensuite, il est nécessaire de mettre en place, de toute urgence, un plan Marshall dans le domaine de la formation et de l’apprentissage. Il faut favoriser le retour des forces vives au pays Saint-Martin. Enfin, il faut organiser des concours de recrutement sur place, afin de faciliter l’intégration de jeunes dans la fonction publique territoriale et de l’Etat.
Alain Richardson : En marche vers le Progrès
Notre priorité va à la réduction du chômage, notamment celui des jeunes. Les formations proposées doivent être en adéquation avec la demande des entreprises locales. Mais il faut aussi proposer à nos jeunes des possibilités de faire des études supérieures sur le territoire. Nombreux sont ceux qui arrêtent les études au niveau du baccalauréat, faute de moyens pour partir étudier ailleurs. Dès notre arrivée à la présidence de la Collectivité, nous entamerons un dialogue avec les Universités Antilles-Guyane afin de créer des partenariats. Nous ferons de même avec l’Université de Sint Maarten. Et nous mettrons en œuvre des dynamiques pour que de grandes écoles et universités de l’étranger viennent s’implanter à Saint-Martin. Des universités américaines par exemple cherchent à s’implanter dans les Caraïbes. Une implantation qui permettra d’attirer des jeunes de tout le bassin caribéen. Et Saint-Martin deviendra un pôle d’excellence en matière d’industrie du savoir. Nous avons également dans notre programme la création de l’école de la deuxième chance. Au sujet de l’emploi, une de nos mesures phares de notre programme consiste en la priorisation de l’embauche locale. Et concernant le vaste sujet du social, nous allons nous attacher dans un premier temps à diminuer le poids du RSA dans le budget, en rendant employables ceux qui bénéficient du dispositif et qui pourront ainsi en sortir.
Jeanne Rogers-Vanterpool : New direction pour Saint-Martin
On sait qu’il y a près de 5000 personnes sans emploi. A chaque année scolaire, je pense qu’il y en aura d’autres, parce qu’il y a un fort taux de décrochage scolaire. Ce qu’on prévoit, pour les jeunes qui sont sans emploi, qui ne sont pas diplômés et qui n’ont pas de formation, c’est faire appel à la formation. Il faut aller à la rencontre de ces jeunes, savoir ce qu’ils veulent faire réellement. Il faut qu’ils apprennent un métier dans le domaine maritime et les nouveaux métiers…
Il faut leur donner des cours, non pas comme à l’école, mais je pense qu’il faut faire des cours du soir, quitte à les faire dans leurs quartiers. Mais il faut faire quelque chose qui corresponde à leurs réalités et aux besoins du territoire. Pour les jeunes qui vont faire des études à l’extérieur, on a un programme pour les suivre jusqu’à terme. Ce n’est pas simplement donner une bourse aux étudiants et que ça s’arrête là.
Il faut déjà répertorier les métiers qu’il y aura à pourvoir dans les cinq années à venir, et voir aussi les jeunes qui partent en étude et leur dire, dans cinq ans il y aura des emplois dans le médical, par exemple. On accompagne ces jeunes en mettant en place une aide financière ou autre, jusqu’à ce qu’ils obtiennent leur diplôme et on leur garantit un emploi au retour sur l’île.