L’interview : Ricardo Bethel
Candidat surprise de ces élections législatives, Ricardo Bethel travaille depuis 14 ans à l’Office de tourisme de Saint-Martin. À 37 ans, il en est le responsable communication. Il se présente à ces élections avec le soutien de Hope, le parti de Jules Charville.
Après la dissolution de l’Assemblée nationale, des amis parlementaires lui ont quelque peu insufflé l’idée de se présenter, malgré un contexte assez difficile. Ricardo Bethel avait déjà en tête de faire bouger les choses et d’initier un nouvel élan, celui de la jeunesse. Il se définit comme quelqu’un de fédérateur, qui n’a peur de rien, et surtout qui n’hésite pas à taper aux portes lorsque cela est nécessaire pour obtenir gain de cause.
QU’EST-CE QUI A MOTIVÉ VOTRE DÉCISION D’ÊTRE CANDIDAT ?
Vu mon parcours et les challenges que j’ai dû d’ores et déjà relever au cours de ma vie, être député est dans la lignée des choses. J’avais soutenu Generation Hope en 2022, j’ai donc, suite à ma décision de m’investir, contacté Jules Charville, désireux de mettre en avant un jeune. Après une réunion du bureau, il m’a confirmé que je serai celui qui représenterait Hope avec Sabrina Charville comme suppléante, elle aussi très motivée. Je table sur ma notoriété, sur ma proximité avec la population étant moi-même issu d’une union d’immigrés, puisque mon père est de Grand Case et ma mère originaire de la Dominique. Et j’ai réussi ! Aujourd’hui, je suis en campagne, sans vraiment l’être, car c’est ma vie de tous les jours.
QUELS SONT LES GRANDS SUJETS QUI VOUS TIENNENT À COEUR ?
L’idée est avant tout d’oeuvrer pour adapter les lois aux spécificités de nos territoires, même si cela doit être fait dans un consensus national. Je reste persuadé que Saint-Barthélemy devrait avoir son propre député tant les problématiques sont différentes entre les deux îles. Mais en premier lieu, je travaillerai pour un rectorat de plein exercice. C’est vraiment fondamental que l’on puisse avoir des professeurs aptes à pousser le bilinguisme à 100 %. La sécurité fait également partie de mes priorités, tout comme la continuité territoriale, la santé et le pouvoir d’achat. Il faudra également voir quelles sont les possibilités pour obtenir plus de fonds européens pour Saint-Martin.
SI VOUS DEVIEZ AVOIR UN SEUL DOSSIER À DÉFENDRE, QUEL SERAIT-IL ?
On ne peut pas déterminer un seul dossier, car en amont je pense qu’il est nécessaire de rencontrer les deux Collectivités afin de connaître leur feuille de route. En fonction des objectifs et de la stratégie souhaitée, on devra déterminer ensemble les points importants. Tout cela impliquera ensuite un travail de lobbying au niveau national pour obtenir des subventions et des aides. Travailler à partir d’une feuille de route me semble être logique, et je n’ai pas l’impression que ce travail a été fait jusqu’à présent.
QUEL MESSAGE SOUHAITERIEZ-VOUS FAIRE PASSER AUX SAINT-MARTINOIS ?
J’encourage les citoyens de Saint-Martin à se tourner vers des candidats jeunes. Ils doivent être conscients que nous sommes à un moment de passation. Je les incite donc à aller voter, car je peux vraiment faire la différence.
C’est une élection qui est importante, qu’il ne faut pas prendre à la légère vu le contexte actuel et les tensions politiques dans les deux Collectivités. On veut que les choses changent. Peut-être que ces élections vont faire émerger une nouvelle vague de politiques qui prendront la relève. Un outsider comme moi peut-être une bonne chose pour réveiller les Collectivités.