Les six candidats actuellement déclarés ont répondu aux thèmes suivante : L’URBANISME ET LE LOGEMENT
Une fois élu à la présidence de la Collectivité, quelles seront vos priorités dans le domaine de L’URBANISME ET DU LOGEMENT et les mesures phares pour les mettre en œuvre ?
Jules Charville : Hope Party
Concernant notre politique en matière de logement, nous remettrons à plat les rôles et les missions de la Semsamar. Trop de logement social tue le logement social… Le paysage des quartiers et la délinquance sont directement liés. Et bien souvent, la délinquance prend naissance dans ces « barres » de logements sociaux. La Collectivité de Saint-Martin est tout de même actionnaire à 51% de la Semsamar… Elle doit recouvrer son contrôle sur cet organisme. Et notre groupe prône la construction de maisons individuelles. Nous avons cette volonté d’affirmer une nouvelle politique eu égard au logement en favorisant l’accès à la propriété.
Quant à l’urbanisme, il va nous falloir reprendre le P.L.U à sa base. Et nous comptons entamer des dialogues avec les propriétaires fonciers. Il y a également le dossier sur les 50 pas géométriques qu’il va falloir régler définitivement. Il y a aujourd’hui plus de 800 dossiers en souffrance. L’ancienne mandature avait prévu une réunion par mois sur ce sujet. Il y a à peine eu deux réunions par an. Alors forcément, cela n’a pas avancé. Une fois élu à la tête de la Collectivité, notre groupe organisera une à deux réunions par mois pour arriver rapidement à solutionner ces problèmes.
Daniel Gibbs : Team Gibbs 2017
Pour le logement, nous donnerons la priorité à la réhabilitation des logements existants, à travers une aide spécifique à la réhabilitation notamment et nous mettrons l’accent sur l’accession à la propriété et la location à des prix maitrisés.
Sur la question de l’urbanisme, nous modifierons le code de l’urbanisme une fois élus, afin d’y intégrer une clause précisant qu’en cas d’absence du PLU, le POS, simple et connu de tous, s’applique à St Martin et peut être modifié. Cela permettra de relancer les projets d’urbanisme, en attendant que nous nous dotions, dans un second temps, d’un vrai outil règlementaire de programmation élaboré avec la population.
Mise à jour du cadastre, adressage : l’Etat et la COM devront prendre leurs responsabilités car il est urgent de solutionner les difficultés liées au foncier à St Martin. Nous créerons une Agence territoriale de l’aménagement du territoire, en charge du portage du foncier acquis par la COM pour faciliter et accélérer les projets de développement, économiques, touristiques ou agricoles. Cette Agence sera aussi chargée de traiter les dossiers de régularisation des terrains situés dans la zone des « 50 pas géométriques » et du domaine lacustre : le dossier est très complexe et il est aussi ubuesque que mensonger de prétendre que l’on règlera cette question des « 50 pas » en se contentant d’embaucher à tour de bras pour doper les effectifs des services compétents.
Julien Gumbs : MOCSAM
Il faudrait éviter ce qui s’est passé depuis la sortie de défiscalisation des établissements hôteliers, c’est-à-dire qu’on se retrouve aujourd’hui avec des logements qui ne sont pas dignes. Une chambre d’hôtel transformée en studio et louée 600 ou 700 euros par mois, c’est inadmissible.
Un effort doit être fait à ce niveau. C’est pour cela qu’il faut organiser des Assises du Logement pour mettre un peu d’ordre. L’idée, c’est de pouvoir encadrer les loyers, c’est-à-dire que, si on veut rester raisonnable, il faut trouver un système de régulation des loyers, afin de pouvoir permettre à chacun de pouvoir se loger décemment.
J’aimerais qu’on mette un petit coup de frein aux logements sociaux. Non pas qu’on n’en ait pas besoin, mais je pense qu’on s’est axé, pendant de très longues années, sur le logement social. Mais ce qu’on oublie, c’est que le logement social c’est bien, mais s’il n’y a pas l’activité économique qui permet à ces personnes de gagner leur vie et de se loger correctement, on ne finira jamais de construire des logements sociaux.
Il faut geler les projets de logements sociaux, faire une analyse de la situation et voir comment on peut utiliser cet outil qu’est la Semsamar, pour créer des infrastructures économiques et permettre aussi de rééquilibrer un petit peu le territoire, parce que notre vocation n’est pas de faire de la partie française un dortoir.
Louis Mussington : MJP
Le projet PLU (Plan local d’urbanisme) n’est pas à l’ordre du jour. C’est vrai qu’il faut bien définir les différentes zones où il y aura de l’activité commerciale, économique, où l’on va privilégier les logements et le développement touristique.
Mais nous n’allons pas nous baser sur ce qui est fait au plan national. Nous avons notre loi organique, nous avons notre code de l’urbanisme, nous allons gérer en bonne intelligence ce dossier, compte tenu de notre autonomie politique dans ce domaine.
Selon moi, on n’est pas obligé de copier ce qui se fait à l’extérieur, parce que nous avons l’autonomie, donc nous devons innover dans ce sens-là.
Bien entendu, il est nécessaire de donner cette visibilité, cette clarté, aux personnes qui veulent venir investir. C’est pour ça que très rapidement, avec les techniciens, nous allons élaborer notre propre schéma de développement et apporter des modifications au code de l’urbanisme pour répondre à notre spécificité, et du fait que nous sommes dans le bassin caribéen, nous allons tenir compte de notre position géographique et non copier sur les modèles européens.
Le projet de front de mer, pour nous c’est une aberration. Nous n’allons pas concevoir le développement de Marigot comme ça. Une deuxième ville, pour nous, il en est hors de question. Rénover, réhabiliter l’existant, c’est notre priorité.
Alain Richardson : En marche vers le Progrès
Il est urgent dans le domaine de l’urbanisme de créer un cadre spécifique et adapté à notre territoire. Le « logiciel réglementaire national » n’est pas adapté. Il nous faut avoir notre propre logiciel qui nous permettra de résoudre l’accès au foncier. Nous prônons donc la création d’un plan territorial d’urbanisme. Et également d’un établissement à l’image du Conservatoire national du Littoral ou encore de l’Office National des Forêts (O.N.F.). Des organismes territoriaux et non plus nationaux. Ceux-ci permettront de relancer les constructions de programmes immobiliers et donc le secteur du bâtiment. Ne dit-on pas que « quand le bâtiment va, tout va » ? Il faut que nos concitoyens puissent avoir accès à la propriété individuelle. C’est ce que j’appelle « l’idéal saint-martinois ». Nous inciterons nos partenaires à créer des programmes de lotissements familiaux, et non plus des barres d’immeubles. Une grande partie de ce marché doit être reconquise par les investisseurs privés.
La Collectivité a la compétence de l’urbanisme. Depuis que nous sommes Collectivité, rien n’a vraiment avancé dans ce domaine, alors que nous avons les outils pour créer un système qui soit adapté à notre territoire et à nos réalités. Il y a là un vaste chantier à entreprendre, mais qui est nécessaire pour notre développement.
Jeanne Rogers-Vanterpool : New direction pour Saint-Martin
Je sais que beaucoup de saint-martinois ne veulent pas du logement social. Aussi on va favoriser et encourager l’accession à la propriété, que ce soit avec la Semsamar ou d’autres bailleurs sociaux.
A Sandy Ground, où il y a le problème des cinquante pas géométriques, nous allons installer un bureau qui va s’occuper de ces problèmes-là et des titres de propriété. Ce sont des domaines assez difficiles, pour que ce soit uniquement un bureau qui soit dédié à ces difficultés et que les gens aient leurs titres.
On peut aussi aider ces personnes à construire. Il faut que ce soit dans des zones de RHI (Résorption de l’habitat insalubre), et nous allons les aider à construire le gros œuvre des appartements ou des maisons, et qu’après les personnes terminerons à leur gré.