Parmi les huit candidats déclarés officiellement, nous en avons rencontrés sept qui ont répondu à la question suivante : LA CULTURE ET LE PATRIMOINE
Une fois élu à la présidence de la Collectivité, quelle sera votre priorité dans les domaines de la CULTURE ET DU PATRIMOINE et les mesures phares pour leur mise en œuvre ?
Horace Whit : Soualiga Movement
La culture est l’un des points forts pour notre organisation. La priorité est aux saint-martinois natifs, parce que le saint-martinois est chez lui. Il y en a qui diront qu’on n’aime pas les étrangers, loin de là. Le peuple saint-martinois est une population très ouverte, très accueillante, très hospitalière, qui s’ouvre à tout le monde, au point que nous avons compris que cette qualité a travaillé contre nous. Nous sommes une population très petite, donc fragile, par rapport à d’autres cultures qui sont plus fortes, plus organisées.
Nous voulons essayer de valoriser quelque chose qui est déjà là, mais qui devrait être mis en avant. Pour nous, la culture saint-martinoise comprend notre propre façon de faire, de parler, de manger, et quelque part notre culture est enfoncée.
Notre politique majeure, en la matière, c’est de pouvoir donner vie à cette culture saint-martinoise à travers un muséum. On ne peut pas avoir un peuple sans une culture. Il faut que la population sache qu’on n’est pas tombé du ciel comme ça. On a toujours été là et nous sommes fiers de ce que nous sommes. On n’essaye pas d’être autre chose que ce que l’on est.
Jules Charville : Hope Party
Il est évident que dans ce domaine de la culture et du patrimoine, il y a eu depuis longue date une carence. La preuve en est avec le musée, fermé depuis plusieurs années, et pour lequel les élus n’ont rien intenté. Comme si tout le monde s’en fichait ! Mais c’est notre histoire, notre culture qui sont là ! Il n’est pas rare de rencontrer des touristes qui demandent où se trouve le musée de Saint-Martin. Ils sont très étonnés d’apprendre qu’il est fermé. Pour les gens qui viennent visiter notre île, il y a certes les plages, le soleil et les restaurants, mais cela ne fait pas tout. Dans les séjours de vacances, où que cela soit, les personnes aiment consacrer au moins une journée à la découverte de l’histoire du lieu. Et nous, nous n’avons rien à offrir en partie française ? Cela n’est pas sérieux ! Vous l’avez compris, dans ce domaine de la culture et du patrimoine, parmi d’autres actions pour leur mise en valeur, nous nous attacherons à la réouverture du musée de Saint-Martin.
Daniel Gibbs : Team Gibbs 2017
Facteur de lien social et d’attractivité, la valorisation de notre culture est une priorité. Nous ferons revivre le musée de St Martin dans l’ancienne prison et parce que chaque village est fort de son histoire, nous y installerons une salle d’exposition les mettant en avant. Parallèlement, nous poursuivrons la mise en tourisme des 3 sites historiques majeurs que sont la Roche gravée, le Fort et l’ancienne prison à Marigot. Nous classerons certaines zones de Marigot en périmètre de mise en valeur du patrimoine pour la restauration, la mise en valeur et la protection des bâtiments historiques les plus remarquables. En soutien aux associations culturelles, nous aurons à cœur de voir se développer un artisanat local et un savoir-faire parmi nos concitoyens. Parce que le bilinguisme est un atout et participe à la définition de notre identité, nous mettrons en place une signalétique bilingue sur toute la partie française. A travers de nouvelles animations, nous célébrerons notre patrimoine immatériel. En particulier, le Friendly Island Food Festival consacrera l’union des peuples et la diversité qui font la force et la réputation de l’île. Une course annuelle de bateaux traditionnels verra le jour et sera un événement nautique au rayonnement régional. Enfin, en partenariat avec les écoles et la Médiathèque, nous lancerons les travaux pour la conception d’un manuel scolaire d’histoire de St Martin mis à la disposition des professeurs et des élèves.
Julien Gumbs : MOCSAM
Le patrimoine doit être défendu et mis en valeur. Souvent on parle d’identité, parce que c’est un peu lié. On parle de perte d’identité saint-martinoise, non pas que l’identité saint-martinoise se perde, mais elle est délaissée. Il faut la remettre au goût du jour et porter des actions pour qu’on puisse connaître le patrimoine de Saint-Martin.
Le patrimoine vivant aussi, les pratiques culturelles ancestrales, etc… Les remettre au goût du jour pour harmoniser un petit peu la population, parce qu’elle est composée de personnes d’origines diverses. Et justement il faut qu'il y ait un fil conducteur qui doit être la culture saint-martinoise et qui doit reprendre le dessus. Sans que cela n’empêche aux autres d’exister, mais c’est elle qui doit être prédominante.
En ce qui concerne la culture, nous aimerions nous orienter vers un tourisme culturel. Mettre en avant les savoirs, mettre en avant les salons du livre que nous comptons bien encourager, les organisations qui pourraient célébrer le film, le cinéma, etc, pour ramener, non pas seulement celui qui a envie de plages et de casinos, mais aussi une population touristique qui est à la recherche d’histoire, de rencontres culturelles…
Les efforts seront axés là-dessus et nous mettrons la médiathèque au centre de tout cela avec, certainement, quelques investissements autour.
Louis Mussington : MJP
L’article 63-11 de la loi organique dit bien que la République Française reconnaît l’autonomie de Saint-Martin et le respect de ses intérêts propres, tout en tenant compte des spécificités économiques et culturelles. Je dis haut et fort qu’il est temps d’affirmer l’identité saint-martinoise. Il existe sur ce territoire un peuple saint-martinois. Ça ne veut pas dire qu’on sera opposé à tout autre forme de culture, c’est une richesse d’ailleurs d’avoir un mélange de populations. Nous disons que tout cela doit être organisé de telle sorte qu’il y ait une certaine cohérence et pour le vivre ensemble. Il faut développer la vie culturelle, dans le sens où il faut faire en sorte que dans chaque secteur, les centres culturels fonctionnent bien, faire en sorte que la médiathèque joue pleinement son rôle dans la société, enrichie d’activités pour pouvoir attirer les jeunes, développer le théâtre, les arts plastiques…
Les activités culturelles permettront à notre jeunesse de s’épanouir, donc il faut dynamiser ce secteur et là encore ça demandera des moyens.
Il faut que la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) soit présente pour pouvoir accompagner et soutenir les actions que nous allons mettre en place. Parce que là, il y a une enveloppe budgétaire digne de ce nom et il faudrait que Saint-Martin puisse en bénéficier pour pouvoir mettre en place une véritable politique culturelle.
Alain Richardson : En marche vers le Progrès
Pour que notre territoire se développe harmonieusement, il faut faire tout un travail sur la citoyenneté. La population toute entière doit se sentir saint-martinoise, dans son acceptation citoyenne. Il faut s’approprier la culture du territoire, dans son ensemble, avec toute sa diversité. Notre culture doit être une force. La culture du bilinguisme, du caractère binational de notre territoire, du melting-pot de population. Toutes ces spécificités devraient être mises en avant et Saint-Martin pourrait être un véritable laboratoire où la République Française pourrait s’exprimer différemment. C’est tout cela, notre patrimoine et notre culture.
Au sein de notre groupe, nous avons à cœur de mettre en œuvre toutes les actions qui participeront de la mise en valeur de cette richesse culturelle conférée par notre diversité. Plus que des mesures phares dans ce domaine, c’est toutes les mesures que nous allons mettre en œuvre dans tous les autres domaines qui permettront d’arriver à la mise en valeur de notre culture et de notre patrimoine.
Jeanne Rogers-Vanterpool : New direction pour Saint-Martin
On a parlé de promouvoir la culture et l’histoire de Saint-Martin, parce qu’elle est très peu connue et je pense que, même les enfants qui sont nés de parents étrangers, il va falloir les intégrer. Ces jeunes sont des saint-martinois, ce ne sont pas des haïtiens, des saint-domingues ou je ne sais quoi. Ce sont des saint-martinois. Donc, il faut promouvoir cette culture et l’histoire de Saint-Martin.
Nous sommes un peuple généreux, la Friendly Island… Nous sommes comme ça. Cette gentillesse, l’île amicale et notre façon de faire… Il faut que ça se sache et il est nécessaire que ces jeunes puissent adhérer à ça. Et en le faisant, ils vont aussi acquérir une certaine fierté d’être saint-martinois et de savoir qui ils sont.
Ca vaut aussi pour les jeunes métropolitains qui sont ici, qui sont nés ici, ce sont des saint-martinois. Tout ce monde doit adhérer à la culture saint-martinoise.
La culture est aussi un produit touristique, parce que lorsque le touriste vient, c’est pour l’expérience et savoir qui nous sommes.