Parmi les huit candidats déclarés officiellement, nous en avons rencontrés sept qui ont répondu à la question suivante : LE SPORT ET DES LOISIRS
Une fois élu à la présidence de la Collectivité, quelle sera votre priorité dans les domaines du SPORT ET DES LOISIRS et les mesures phares pour leur mise en œuvre ?
Horace Whit : Soualiga Movement
Quand je pense à ma jeunesse, le sport avait un rôle central. Aujourd’hui, le sport a reculé et est littéralement inexistant. Ce qui est important pour nous, c’est de remettre l’énergie nécessaire pour remettre le sport en bonne place. Il ne faut pas seulement essayer de faire participer tout le monde, il faut aller à la recherche des jeunes, qui ont le talent et la capacité d’aller loin, aussi bien à Saint-Martin qu’en dehors de notre territoire. Il y a un manque de leadership dans nos politiques et ça s’applique à tous les sports en général. Je crois que les jeunes sont bourrés de talents, mais quelque part le leadership nécessaire n’est pas en place pour prendre soin d’eux. Il y a des familles, avec des jeunes, qui n’ont pas les moyens financiers. C’est le rôle de la Collectivité de les assumer, et de les pousser. En les poussant, vous vous poussez aussi. Il faut une politique de jeunes. Saint-Martin subit l’influence française, hollandaise, caribéenne et saint-martinoise. C’est un exemple de rencontre de valeurs et c’est une ouverture inégalée dans la région, voire dans le monde. Ca veut dire qu’un jeune saint-martinois a une ouverture qui n’existe même pas en France. Il est exposé à toutes les langues et parle plus de deux langues, même s’il a des faiblesses dans l’une d’elles. Les jeunes d’aujourd’hui ont quelque chose à offrir au pays. Ce que nous prônons pour les jeunes c’est de pouvoir leur donner les moyens de développer leurs talents.
Jules Charville : Hope Party
Le football, le basket ball,… sont des sports plébiscités par nos jeunes. On le voit à la fréquentation des terrains de sports. A tout moment de la journée et même en soirée, les jeunes sont là, à taper dans le ballon. Dès notre arrivée à la présidence de la Collectivité, nous allons repérer nos jeunes sportifs et créer des équipes de haut niveau. Puis nous les accompagnerons dans des compétitions inter-caraïbes, et même au-delà. Dans sa récente étude réalisée sur le territoire, l’INSEE a révélé des chiffres très inquiétants : 47% de nos jeunes entre 18 et 25 ans sont déscolarisés, sans qualification professionnelle et sans emploi. A ceux-là, nous voulons leur dire que nous allons nous occuper d’eux. Nous allons aider et encourager les associations qui œuvrent au quotidien pour l’insertion, mais aussi dans les sports et les loisirs. Nous avons pour projet la création d’un auditorium. Et nous serons là aussi pour encourager des projets privés de conservatoires. Il y a des fonds européens qui peuvent être sollicités dans ces domaines. Enfin, la réouverture d’un musée nous semble absolument fondamentale. C’est notre histoire, notre culture.
Daniel Gibbs : Team Gibbs 2017
Vecteur de bien-être et de cohésion sociale, le sport est une pratique à encourager et à encadrer à Saint-Martin. Aussi, nous nous rapprocherons des ligues majeures pour créer un pôle d’excellence sportive et organiser des événements professionnels et amateurs sur le territoire. Nous créerons également le « guichet unique sport », point d’information et de soutien à l’ensemble des associations sportives de l’île. Avec l’aide des associations spécialisées de l’île, nous encouragerons l’intégration des personnes handicapées notamment à travers la pratique sportive. Nous aménagerons une piste provisoire pour encadrer les courses de motos et organiser des événements autour de ce sport mécanique plébiscité par nombre de jeunes dans la région. Parallèlement à cette initiative, nous créerons un centre de formation professionnelle dédié à la mécanique pour valoriser les compétences des jeunes impliqués dans ce sport, et leur permettre alors d’accéder au marché de l’emploi. La pratique du jet ski et des sports nautiques en général doit être mise en avant et que Saint-Martin devienne une vitrine de ces sports d’eau.
Julien Gumbs : MOCSAM
Il y a des sites magnifiques, comme l’étang aux poissons, qui rentrent dans le cadre de la Réserve Naturelle et du Conservatoire du Littoral. Il faut créer une promenade tout autour de cet étang, suffisamment large pour permettre à la population de se promener, de faire du footing, etc, avec des carbets implantés tout le long. Il est nécessaire de créer des bases de canoë-kayak, une école de voile traditionnelle, et avoir peut-être une pratique de promenade de barques à rames. Il faut que la population s’approprie cet espace. En ce qui concerne le sport et la jeunesse, nous préconisons qu’au niveau sportif on arrive à organiser le sport autour d’un Comité olympique. Il faut passer le cap où chaque petit club fait sa politique sportive, sollicite des subventions, etc. On doit s’aligner sur une politique sportive à laquelle tout le monde participera. On définira les lignes et la Collectivité, avec une majorité du Mouvement Citoyen, mettra les moyens dans ces comités ou ces ligues, ou le Comité olympique, pour financer une politique sportive qui permettra à nos jeunes de participer à des compétitions. Chaque fois qu’il y aura un déplacement, qu’il se fasse au nom de la sélection de Saint-Martin et sous une bannière «Sélection de Saint-Martin» et que l’on n’ait pas des petites équipes qui se déplacent à droite et à gauche. C’est très consommateur financièrement et, malheureusement, nous n’avons pas les moyens de financer le déplacement de chaque petite équipe. On privilégie l’aspect général.
Louis Mussington : MJP
La jeunesse reste au cœur de nos préoccupations. Il y a une frange de la jeunesse qui est totalement déboussolée, complètement marginalisée. Elle estime que la société l’a abandonnée. C’est pour cela qu’il y a la consommation de cannabis et autres drogues dures pour certains. C’est avec beaucoup de regrets que je dis ça, car quand on regarde le nombre de jeunes qui croupissent dans les prisons en Guadeloupe, je trouve cette situation vraiment lamentable. Il faut, en urgence et en partenariat avec l’Etat, construire un centre socio-éducatif pour prendre en charge tous ces jeunes qui quittent la maison d’arrêt et qui reviennent au pays. Il faut de l’apprentissage dans ces centres-là, pour leur donner une seconde chance dans la vie. On n’a pas droit à l’erreur. Si nous perdons cette jeunesse, l’île sera au bord de la catastrophe.
C’est pour ça que nous sommes prêts à intervenir très vite et aider à travers les actions de formations, à investir des millions d’euros pour former cette jeunesse, parce qu’on voit à travers le rapport de l’INSEE, que le pouvoir politique local et les services de l’Etat ont failli à leur mission. Ils n’ont pas compris comment éduquer, former, cette jeunesse saint-martinoise.
Il faut aussi développer les activités sportives et le partenariat avec le côté hollandais pour qu’il y ait plus de compétitions entre les deux parties de l’île. Parallèlement il faut apporter un appui non négligeable au tissu associatif dans son ensemble.
Alain Richardson : En marche vers le Progrès
Les infrastructures sportives ont été pour la plupart rénovées, et cela est positif pour nos jeunes. Mais il y a encore beaucoup de travail à accomplir et notre groupe En Marche Vers le Progrès s’attachera à créer un pôle d’excellence dans ce domaine. Nous le savons tous, il y a sur l’île de nombreux talents. Talents sportifs, mais aussi artistiques. Il nous faut mettre en place un vrai dispositif qui va permettre de détecter suffisamment tôt ces jeunes talents pour qu’ils puissent avoir accès à des carrières professionnelles.
Au niveau des écoles également, le sport et les loisirs, vecteurs d’épanouissement personnel, doivent reprendre une place plus importante. En tout état de cause, développer et pérenniser les activités sportives et de loisirs, font partie de la batterie de mesures que nous avons dans notre programme pour la prochaine mandature, afin que notre jeunesse puisse s’épanouir sainement et de façon équilibrée.
Jeanne Rogers-Vanterpool : New direction pour Saint-Martin
Il est vrai que la population demande à avoir des plateaux sportifs de proximité et ça, on doit pouvoir leur livrer, parce qu’il y a beaucoup de jeunes dans les quartiers. Par exemple, les jeunes du quartier de Saint-Louis doivent aller à La Savane ou à Marigot. Ce n’est pas normal. Il faut qu’on ait de véritables Centres d’Excellence en langue, en technologie de l’information, sport et art. Car en fait, à Saint-Martin quels sont nos atouts ? C’est la jeunesse.
Il faut faire quelque chose avec cette jeunesse. Avec le sport, on peut avoir de jeunes sportifs de haut niveau à Saint-Martin, donc il faut continuer à les entraîner. On a eu quelques exemples.
Les langues aussi. On parle de ce Centre caribéen de langues. On peut faire venir des gens qui souhaitent apprendre des langues, et nos jeunes, aussi, apprendre à parler correctement ces langues. On peut, aussi, avoir des Centres d’excellence dans ce domaine.