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Vote du budget primitif, priorités et interrogations

Par Ann Bouard
28 Mars 2025

Dans la salle du Conseil Territorial, mercredi matin, le vote du budget primitif a une fois encore fait débat. Pour le citoyen lambda difficile de comprendre le jargon comptable et de s’y retrouver entre orientations budgétaires, budget primitif, budget supplémentaire, lignes budgétaires, et réalité des dépenses. Ce qu’il faut retenir…

En introduction de la séance, Louis Mussington a d’entrée de jeu annoncé les chiffres : le budget primitif s’élève pour 2025 à 280 129 815 €, soit 172 367 021 € de dépenses de fonctionnement et 107 762 794 € d’investissements. Pour le président, ces chiffres représentent la vision collective, les priorités et les engagements de sa mandature. Il a à nouveau contesté le rapport de la Cour des comptes territoriale, même s’il s’est dit « très attentif à ses préconisations » prises comme « un levier d’amélioration pour renforcer la transparence, la fiabilité et l’efficacité » de la gestion.

Un changement de culture annoncé

Le budget était volontairement abordé en fin de séance et c’est Alain Richardson qui s’est chargé de l’introduire, précisant que ce vote est « un des moments les plus importants dans la vie du Conseil Territorial, car il valide les investissements et les fonds alloués au fonctionnement ». Il espère, grâce à une gestion rigoureuse que le fonctionnement permettra de dégager des excédents pour financer la section investissements.
« Lors du débat d’orientations budgétaires, les termes les plus utilisés étaient efforts, rigueur et optimisation ; ce budget est la traduction de cette volonté » a-t-il indiqué, rappelant également qu’il y a « certes le rapport de la CTC, mais aussi le contexte et une certaine prise de conscience du manque d’outils et d’analyses pour un suivi et un contrôle plus rigoureux dans l’exécution du budget, permettant de tirer la sonnette d’alarme lorsque les dépenses risquent d’aller au-delà des prévisions ». Il a reconnu que la Collectivité n’a pas eu cette culture et que les outils désormais acquis et opérationnels, assortis d’une équipe plus étoffée aux finances, devraient permettre « une gestion rigoureuse et optimale des fonds publics ». Le 1er vice-président a annoncé qu’une  fois ce budget en place, « son exécution et son suivi se feront au jour le jour ».

Les priorités de la Collectivité

Le président a annoncé les priorités pour 2025 : développer l’économie pour favoriser l’accès à l’emploi, notamment des jeunes, poursuivre les travaux publics pour contribuer au dynamisme économique du territoire, donner des réponses concrètes aux attentes de la population en améliorant le cadre de vie et développer des actions sociales, sportives et culturelles pour les jeunes et l’ensemble de la population.
Pour ce faire, il a annoncé les montants attribués à « ces domaines cruciaux » : 28 M€ pour l’enseignement et la réfection des cantines scolaires, 24,3 M€ pour l’amélioration du cadre de vie et des travaux publics, 7,2 M€ pour l’animation et la rénovation des équipements culturels, 3 M€ pour la réhabilitation des équipements sportifs, en particulier les bâtiments de l’ancien collège de Cul de Sac qui deviendront un centre sportif, 22,5 M€ pour l’aide aux familles en difficulté (incluant le RSA), et 3,4M€ pour la cohésion sociale et la jeunesse.

Un budget peu précis

Dans son avis, le CESC a  souligné que ce budget, résumé en deux tableaux, très concis, n’entre pas dans le détail et certaines baisses ne sont pas justifiées ou peu réalistes. Un manque de précision qui a fait réagir l’opposition, dont la Team Gibbs qui a également pointé du doigt un certain nombre d’incohérences et s’est étonnée que les chiffres annoncés lors des orientations budgétaires de février aient changé et a demandé à ce que les grandes lignes budgétaires soient détaillées par poste avec les montants correspondants. Ce budget est en effet directement lié aux résultats de 2024 qui font état d’un déficit de 19 M€ en matière d’investissements et d’un bénéfice de 50 M€ sur le fonctionnement (en février ce poste était déficitaire de 5M€).

 
Force est de constater que les dépenses de fonctionnement n’ont cessé d’augmenter depuis 2022 (117,13M€ en 2021, 167,76M€ en 2024) et que les recettes fiscales ont diminué (184,62 M€ en 2023, 175,59 M€ en 2024).  
Le budget primitif a été adopté par la majorité avec 15 voix pour. La Team Gibbs (4 voix) a voté contre, Jules Charville, Angeline Laurence et Mélissa Nicolas se sont abstenus.
On l’aura compris, ce budget dit « primitif » n’est qu’une ébauche du budget réel, car «  en fonction des besoins prioritaires et de la concrétisation des efforts d’optimisation que nous engageons aujourd’hui, des ajustements budgétaires auront lieu à la fin du premier semestre 2025 » a indiqué Louis Mussington.

Ann Bouard