Perturbations électriques : où allons-nous ?
Depuis plusieurs semaines les opérations de délestage s’intensifient. Le 25 septembre, une panne sur le réseau a privé d’électricité 4608 clients d’EDF. Le lendemain, la direction régionale, par voie de communiqué informait les acteurs économiques du territoire que de fortes perturbations étaient à prévoir. En cause les travaux en cours à la centrale de Galisbay.
La centrale de production est vieillissante et sa 1re tranche est devenue obsolète, occasionnant des coupures à répétition. Pour y pallier, EDF a installé 10 groupes électrogènes sur le territoire et vient d’en ajouter 5 nouveaux. Les travaux de maintenance se poursuivent, mais l’urgence est de remplacer totalement cette 1re tranche. La Collectivité a fait le choix de construire une nouvelle centrale, fonctionnant à la biomasse liquide, mais les terrains ne sont pas encore acquis et cette nouvelle installation ne devrait voir le jour qu’en 2028. En attendant, EDF incite toute la population à réduire sa consommation, notamment l’usage de la climatisation, aux heures de pointe.
A la veille de la reprise de la saison touristique, la situation est préoccupante car nul ne sait qu’elles seront les coupures à venir, leurs fréquences et leurs durées.
Angèle Dormoy, présidente de la CCISM, réagit
Le dernier communiqué EDF, imprécis tant sur l’ampleur des limitations de production que sur la durée, liste les « astuces » et « écogestes » que doivent appliquer les consommateurs afin de ne pas aggraver la situation de la centrale, transférant ainsi la responsabilité de la réussite ou de l’échec des travaux sur les épaules des clients d’EDF. Pour Angèle Dormoy, les acteurs économiques du territoire, les entreprises, les artisans, les commerçants et les agriculteurs ne peuvent pas piloter leurs activités uniquement avec des «astuces» ou des «éco gestes». Ils ont besoin de prévisions claires, d’indicateurs précis, d’échéances prévisionnelles. C’est uniquement dans ce cadre qu’ils sauront saisir les enjeux et ajuster leurs actions avec discernement, mais surtout pourront adapter leur activités aux difficultés qui se présentent à eux.
Par ailleurs, la Présidente de la CCISM attire l’attention des pouvoirs publics et de la direction régionale sur les conséquences immédiates pour les entreprises, prises en étau. Celles qui possèdent des groupes électrogènes verront leurs coûts de fonctionnement grimper de manière exponentielle car les réserves de carburant ne sont pas calibrées pour la consommation à prévoir. Celles qui ne possèdent pas de groupe de secours seront contraintes à des fermetures temporaires, entraînant des pertes d’exploitation irrécupérables, faute d’indicateur temporel fiable.
Le risque important de pannes et des casses d’équipements électriques coûteux augmente à chaque interruption et rétablissement répété du courant.
Privilégier la concertation
Angèle Dormoy insiste sur le fait que la concertation des acteurs doit être privilégiée et actionnée avant toute autre forme de communication. Les socioprofessionnels de Saint-Martin sont organisés autour de la CCISM, de la FTPE, de la FIPCOM, et de toutes les fédérations de branche. Cette représentation est légitime et doit être impliquée dans les décisions.
Enfin, elle insiste sur la durée des travaux et souligne l'importance d’avoir des données prévisionnelles fiables et de respecter les délais des travaux. Tout retard est inenvisageable à l’aube de la saison touristique. Il serait inexcusable de devoir subir des restrictions en raison d’un « déséquilibre entre les besoins de consommation et la capacité de production » non anticipé. Chaque jour de retard dans les travaux entraînera des pertes financières irrécupérables pour les entreprises.
Une réunion d'urgence avec toutes les parties prenantes a été sollicitée par la CCISM afin de mieux informer et soutenir les entrepreneurs du territoire a indiqué Angèle Dormoy. Bien que public, EDF est avant tout une entreprise et devrait comprendre mieux que quiconque les aléas d’une gestion approximative.