UN CERTIFICAT DE TRANSPORT AU FORCEPS
Lors de sa visite à Saint-Martin fin avril, la Ministre déléguée aux Outre-mer avait assuré avoir pris attache avec le ministère des Transports et indiquait que c’était désormais « une question de jours » pour obtenir l’autorisation d’exploitation pour la reprise des vols. Le Ministre des Transports était lui aussi très optimiste fin mars quant au redémarrage de l’activité, indiquant que lors de sa réunion avec le PDG d’Air Antilles, Jérôme Arnaud, tous les éléments juridiques ou administratifs manquants avaient été pris en considération afin de pouvoir vendre les premiers billets mi-avril. Ces différentes interventions auront certainement influé, car après sept mois d’attente, la direction générale de l’aviation civile a fini par accorder son CTA à New Air Antilles.
La date de reprise des vols n’a toutefois pas encore été annoncée et risque de ne pas être immédiate, ou en tous les cas, pas à pleine capacité car, sur la flotte des 4 avions (3 ATR et 1 Twin Otter) certains nécessitent des révisions et/ou des changements de pièces ; des réparations dont les délais impacteront la montée en puissance de la fréquence des vols, préalablement annoncée pour juillet.
UNE PREMIÈRE DETTE À HONORER
C’était l’un des arguments lors de l’intention de reprise de la compagnie par la Collectivité, reprendre les actifs uniquement. Un argument clairement réitéré le 18 avril dernier encore, cette fois par le directeur commercial Air Antilles qui affirmait, dans une vidéo postée sur Facebook : « quand on fait une reprise d’activité, on ne reprend que les actifs et pas le passif ».
Or, le 8 avril dernier, les mandataires judiciaires ont adressé à la SA d’économie mixte Air Antilles une mise en demeure « de régler sous huitaine une créance de 3,7 millions d’euros au bénéfice de la liquidation judiciaire et de ses créanciers sur le compte ouvert à la Caisse des dépôts et consignation ».
En effet, parmi les éléments d’actif cédés figurait la filiale R Plane 9. Comme l’indique le courrier, il en résulte qu’à travers l’acquisition de cet actif, le cessionnaire a également repris les éléments du passif, en clair, les dettes de la filiale. Une mise en demeure qui risque d’avoir un impact sérieux sur le budget de fonctionnement de la compagnie déjà grevé par plusieurs mois d’inactivités et de charges fixes (parking des avions, salaires…).
DES BILLETS NON REMBOURSÉS
Malgré tout Nicolas d’Hyèvres, directeur commercial de la compagnie, se voulait rassurant, et dans sa vidéo du 18 avril répondait de manière positive à toutes les questions que se posent les usagers. En premier lieu, celle du remboursement de leur billet acheté avant l’arrêt des vols. « On va pouvoir vous aider à trouver une solution… et on va vous aider si vous aviez des billets non volés sur nos quatre destinations en adressant une demande à « Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. … » répond Nicolas d’Hyèvres, mais au regard des commentaires des internautes leurs demandes restent visiblement lettre morte.
La compagnie prépare néanmoins son retour sur les tarmacs. Le directeur commercial justifie les recrutements d’un chef d’escale, d’un ingénieur bureau d’étude, d’un agent d’escale polyvalent et d’un responsable de bureau d’études par le besoin de nouveaux talents pour redémarrer. Il indique par ailleurs que la compagnie va surprendre notamment avec ses nouveaux uniformes conçus « en cachette ».
